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Lorsque le géant Gargantua entrepris la construction de la butte de Laon dans l'Aisne, il laissa en effet diverses traces de son passage dans les zones environnantes. On y trouve notamment sa hottée, mais aussi son "verzieux".
La première fois que je m'y suis rendue, en 2008, le site était envahie par les fougères. Retour en 2014, les fougères avaient été coupées et traînées fauchées sur le sol, l'occasion de redécouvrir ce site atypique.
On dit aussi que c'est en décrottant ses chaussures que ces petites buttes et collines se formèrent ou qu'un jour, les bretelles de sa hotte se cassèrent laissant tomber son chargement.
Quelque soit la légende qu'on donne à ce lieu, on admire ces cailloux gigantesques qui, au gré de notre imagination, nous laisse découvrir des têtes de créature.
Et d'ailleurs que sont ce cailloux : il s'agit tout simplement d'un chaos rocheux formé par l’amoncellement de blocs de grès.
Ce grès fut formé à l’ère tertiaire,
à partir de grains de sable cimentés entre eux par la circulation d’eau chargée en silice. Sous
l’effet de l’érosion, les grains de sables se déformèrent en buttes appelés «gogottes». Les
blocs de grès mamelonnés reposent sur du sable de Bracheux, fin et blanc.
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La légende de Gargantua dans l'esprit populaire
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On pourrait supposer que la légende vient du héros du célèbre roman de Rabelais, mais il faudrait alors qu'à la fin du XIXème siècle cet oeuvre fusse étudié dans les campagnes les plus reculées. Non ... la légende de Gargantua était, déjà , bien avant répandue dans presque toutes les provinces de France. Les traditions populaires donnaient ainsi à ce géant nommé Gargantua tout un ménage et toute une garde-robe suivant ce que peuvent évoquer les formes diverses et bizarres de ces grosses pierres naturelles ou de ces mégalithes. Son ménage était surtout constitué, évidemment, par ce qui lui servait à manger et à boire et aussi un peu à dormir et à s’asseoir. Ainsi, on trouve, un peu partout en France, des pierres à aiguiser, des soupières, des écuelles, des verres, des cuillères, des chaises, des sièges, des fauteuils, des lits, etc ... appartenant tous à Gargantua ! Ce qu’on retrouve de sa garde-robe se compose principalement de la partie basse de celle-ci : souliers, sabots, galoches, bottes, cannes, etc ... ; la partie supérieure s’étant sans doute perdue dans les nuages : on ne peut découvrir de celle-ci que ses lunettes qu’il avait sans doute laissé tomber ! Il était tellement grand qu’on ne peut trouver enterrées que de petites parties de son squelette : on a ainsi le tombeau du petit doigt de Gargantua, d’une de ses dents, etc ... Il était tellement lourd qu’il a imprimé ses empreintes dans de nombreux rochers comme dans la cire molle : on voit en beaucoup d’endroits les marques die ses souiliers, de son postérieur, etc ... ! Ses excréments solides ont formé des montagnes (les monts Gargan), ses déjections liquides, des rivières. En général, Iles mégalithes sont, soit des pierres qui s’étaient introduites dans ses souliers, comme des cailloux dans ceux d’un homme ordinaire, et qu’il avait jetées, soit des palets avec lesquels il avait joué, soit enfin des pierres à aiguiser. Tel est le cas du Verziau de Gargantua, un menhir que l’on peut voir près de Bois-les-Pargny. Les tumulus ont été formés par la boue de ses souliers qu’il a secoués pour les décrotter. La hottée, c'est à dire le contenu de sa hotte qu’il a renversé, ne se trouve pas seulement à Molinchart. On en a une autre à Domont près de Vernon dans l’Eure et une troisième qui forme la colline de Mussay dans l’Ain. Les prêtres du christianisme primitif, voyant qu’ils ne pourraient extirper des croyances populaires une légende si profondément enracinée, assimilèrent Gargantua au Diable. Il y a justement une "Hottée du diable" dans la forêt de Fère-en-Tardenois. C’est aussi un chaos rocheux. Certains auteurs, se basant sur le fait que le mythe de Gargantua est surtout répandu en France et en Grande-Bretagne, pensent que c’est une légende gauloise. (extrait d'un texte de G. DUMAS., Directeur des Services d'archives de l'Aisne)
| Quelques photos complémentaires prises en 2014 :
![]() Quelques roches (en grès), vers le haut de la butte
En cherchant de nouvelles informations sur cette "hottée", j'ai découvert qu'elle était autrefois surmontée d'une croix, et était alors nommée "monument celtique".
De nos jours, il n'y a plus de croix au sommet de la hottée.
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