Les curiosités de Mortain

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Les curiosités de Mortain

 

Les cascades
La collégiale Saint-Evroult
L'aiguille de la Cance
La chapelle Saint-Vital

 


 

Les cascades de Mortain

L'un des sites les plus célèbres de la Normandie : les cascades de Mortain. Le site, bien aménagé, est agréable pour une petite balade dominicale.

La grande cascade
La grande cascade de Mortain est la plus grande chute d'eau de l'ouest de la France (près de 25m).

C'est l'eau de la Cance, un affluent de la Sélune, qui en franchissant une barre rocheuse de grés armoricain, forme cette cascade.

La petite cascade

En poursuivant le sentier au bas de la grande cascade, puis en suivant les indications sur la route, vous vous rendrez à la petite cascade de Mortain.

Située au milieu d´une gorge profonde creusée par le Cançon (un affluent de la cance), elle est composée d'une multitude de petites cascades, des cascatelles.

Une légende est associé au petit pont au départ de la petite cascade.

Ce pont est surnommé le pont du diable

La légende du pont du diable
(Source : Les légendes de Mortain)

Le dernier ouragan venait de tout renverser à travers la vallée de la Cance, sous les murs du château de Mortain, et d'enlever pour la dixième fois le pont bâti sur le torrent impétueux, en avant du Pas-du-Diable, presqu'au pied du fameux roc connu sous le nom de l'aiguille et qui est peut-être le plus beau monolyte que la nature ait créé dans la Normandie entière.

- Bien malin celui qui refera un pont sur la Cance, dit un vieux railleur. Notre rivière a mauvais caractère, elle emportera toujours tout dans ses bonds furieux.

- Rien ne coûte d'essayer, dit un autre.

- Comment ! rien ne coûte, dites-vous ? On a beau tenter tous les moyens, creuser profondément les rives, élargir le ravin, on n'a jamais réussi à rien faire qui pût résister aux chocs des eaux rapides. Qui en boit sait combien elles sont froides !

- Non, fit un troisième interlocuteur. Jusqu'ici aucun pont n'a résisté aux ouragans : mais on réussira à la fin avec de la persévérance.

- Le pont nous est indispensable ! s'écria un groupe.

- Il est impossible, reprit le railleur.

- Allons donc ! il est nécessaire et tout ce qui est nécessaire devient un jour exécutable et possible.

Là-dessus on commença à se quereller fort et ferme. Tous se mirent à parler à la fois, les têtes s'échauffaient. Chacun prenait son voisin ou son vis-à-vis à partie. Bientôt on ne s'entendit même plus.

Peut-être allait-on passer des paroles aux actes, quand on vit entrer dans la salle un inconnu habillé de noir. Sa façon de regarder les gens étonnait.

- Pourquoi vous disputez-vous ? demanda-t-il.

On le mit aussitôt au courant de la discussion.

- Un pont ! s'exclama-t-il. C'est bien une petite affaire : Je me charge d'en construire un en moins d'une semaine.

- Vous ! Et combien demandez-vous pour cela ? cria-t-on de tous les côtés.

- Je ne demande rien, absolument rien. On ne paiera même pas de tribut pour franchir mon pont ! Tout le monde y pourra passer. Mais il me faut un otage... Le premier qui franchira le pont me suivra !

Le marché fut immédiatement accepté. On l'arrosa solennellement du contenu de quelques bons verres et l'on se frappa dans la main.

Tout à coup, notre premier orateur devint affreusement pâle et perdit contenance ; il avait senti dans sa main le contact d'une griffe pointue. Il voulut le dire ; mais avant qu'il eût pu prononcer une parole, l'inconnu s'était évanoui en fumée : l'homme noir n'était autre que le diable.

On se dispersa en silence, ils étaient tous dégrisés, et ne savaient plus que dire.

Le lendemain, dès la première lueur du jour, la surprise des habitants de la petite ville fut grande. La matinée se passa en commentaires. Un nouveau pont, magnifique cette fois, unissait les deux rives fleuries de la Cance. Tous se rendirent en hâte dans la vallée profonde pour le contempler. Seulement les buveurs de la veille , c'est-à-dire ceux qui avaient été les témoins du contrat, empêchèrent que l'on s'engageât sur le pont.

On apercevait, de l'autre côté du pont, sur la rive opposée, l'homme noir dissimulé derrière un chêne. Il semblait attendre patiemment que l'on veuille bien lui envoyer l'otage.

Cependant la foule s'amassait sous les murs de la forteresse. Elle devenait houleuse et ne savait quel parti prendre, quand un jeune homme, qui avait entendu, lui aussi les conditions du marché, s'avança seul, vers la tête du pont. On tremblait pour lui, mais la curiosité de ce qui allait advenir l'emportait.

Il ouvrit alors tranquillement un petit sac de toile qu'il tenait à la main, en fit sortir un jeune chat tout noir. Après avoir fait du feu au moyen d'un fragment de pierre et d'un morceau de fer, il alluma une chandelle de résine qu'il fixa à l'une des pattes de l'animal, et le lança brusquement sur le pont.

Des rires et des cris éclatèrent aussitôt et le pauvre minet s'enfuit à toutes pattes vers celui qui était aux aguets en poussant des miaulements de souffrance.

Aussitôt le jeune homme s'avança à la suite du félin et se hâta de planter une croix sur l'un des piliers du pont.

Belzébuth n'avait pas spécifié quel genre d'être vivant devait passer le pont en premier...

Alors, dans sa fureur, il se mit à renverser les sapins et les chênes sur les rochers et bouscula les rochers contre le pont. Mais la croix l'empêcha de détruire son propre ouvrage : les quartiers de roc se heurtaient en vain contre l'arche surmontée de la croix bénite. Ils retombaient sur les rives de telles façons qu'ils formèrent deux contreforts qui protégèrent pendant des siècles le Pont du Diable, dont le nom survécut aux ouragans et aux assauts de la tempête.

Le nom de petite cascade de Mortain lui serait injustement attribué car cette petite chute d'eau se trouverait en réalité sur les communes du Neufbourg et de Romagny.

Si la grande cascade est la plus haute chute d'eau de l'ouest de la France, la petite cascade a cependant un côté un peu plus imposant. En descendant le sentier vous vous trouverez au creux d'une petite gorge entourée d'imposants massifs rocheux.

Encore un peu plus bas, une fois passée la dernière petite cascade, vous vous trouverez face à d'immenses barres rocheuses, dont une complétement en bas : l'aiguille de la Cance.

Le lavoir de la petite cascade
Ce lavoir est alimenté par la "Rivière dorée" (le Cançon) appelée ainsi car le remblai de la voie ferrée se couvrait de guignons (ajoncs) au printemps et se colorait d'un jaune d'or qui se réflétait dans l'eau. Une autre théorie veut que ce surnom provienne du sable charrié par la rivière les jours d'orage.

Du lavoir vous pourrez également vous rendre à la chapelle Saint-Vital.


©Archeothema n°26 (jv-fév 2013), article de Sébastien Abot.

Sur les pas du diable

La dénomination de "pont du diable" désigne des ponts anciens qui, d'après les légences locales, auraient été construits soit par le diable lui-même, soit grâce à son aide, ou, dans certains cas contre son gré. Les ponts du diable sont très nombreux et présents principalement en Europe.

Il s'agit plus généralement de ponts en arc, bâtis en pierre, datant du Moyen-Age (certains sont plus tardifs voire modernes) et représentant une prouesse technique en terme de construction tant le franchissement effectué est vertigineux. Ces ponts sont en effet établis bien souvent en des lieux escarpés.

Les légendes associées aux ponts du diable présentent une trame d'histoire récurrente, celle d'un homme ou de villageois pactisant avec le diable afin que celui-ci construise un pont humainement impossible à réaliser.

Qu'ils soient architectes, maçon, homme d'église ou paysan, les hommes souhaitent vivement obtenir le franchissement d'une rivière encaissée pour éviter de longs détours fastidieux.

Comme le diable entend tout, y compris les complaintes des hommes sur leurs situations, il apparait toujours - sous différentes formes - au bon moment pour proposer un marché. Cet instant est toujours illustré par un dialogue.

Le diable accepte alors de construire l'ouvrage en une seule nuit mais exige en retour la première âme qui le traversera.

Si le diable honore toujours sa partie du contrat, il se retrouve, au petit matin, trompé par les hommes qui font traverser le pont en premier à un anomal (âne, chat, chien, ...).

Bien obligé d'accepter cette âme, le diable furieux, se jette dans les gorges depuis le pont. Il lui arrive aussi de lâcher la dernière pierre de construction (toujours manquante de nos jours) et disparaît jurant qu'on ne l'y reprendrait plus.

Parfois l'histoire varie pour une même légende locale.


Article ça m'intéresse, juillet 2013, "qui est tombé dans les cascades de Mortain ?"

 


 

Mortain - la collégiale Saint-Evroult

En visite à Mortain, après les cascades, petit arrêt à la collégiale Saint-Evroult en centre-ville.

Les textes ci-dessous sont ceux récupérés lors de la visite.

C'est en 1082 que la collégiale Saint-Evroult fut fondée par le comte Robert sur les conseils de son chapelain Vital. Le culte y était instauré par un collège de chanoines dont son nom.

Reconstruite et agrandie de 1220 à 1250 en granite roux local, l'église actuelle est de style gothique mais présente une sobriété qui évoque encore le XIIème siècle.

Du côté du midi s'élève une tour à bâtière, du 2ème quart du XIIIème siècle de 35m de haut. La salle du premier étage de cette tour renferme le trésor de la collégiale : un christmale et un évangéliaire du Xème siècle.

Le seul élément qui subsite de la collégiale de 1082 est la porte romane de style anglo-normand.

Une fois passée le porche la grande nef apparaît avec ses neuf mètres de largeur et neuf travées formées de grands arcs reposant sur une puissante ossature de piliers cylindriques.

Le voûte en berceau du XVIIème siècle est en châtaignier.

Le chevet, le déambulatoire et chapelle absidiale datent du XIIIème siècle et sont normands.

Dans la grande nef, un beau crucifix du XVIIIème siècle restauré a retrouvé sa place à l'entrée du choeur mais sans le jubé qui le supportait autrefois.

Les 33 vitraux détruits en 1944 ont été remplacés dix années plus tard.

Le campanile qui abrite la cloche des heures est du XIXème siècle remplaçant une flèche de bois incendiée par la foudre en 1808.

La collégiale Saint-Evroult abrite un objet unique au monde : le chrismale.

Sa fabrication daterait entre 650 et 730 en Northumbrie (Nord de l'Angleterre) sous l'influence du monastère créé par Saint-Colomban sur l'ile d'Iona.

Ces objets de culte étaient alors communs mais très importants. Ils portaient le saint-sacrement. Les pénitences les plus rudes étaient réservées aux moines négligents envers cette petite boîte sacrée.

Tout donne à penser que Robert, Comte de Mortain, un des vainqueurs d'Hastings, qui avait une dévotion particulière pour Saint-Michel (dont il portait l'étendard à la bataille) récupéra l'objet en 1070 lors de la pacification de la Mercie et de la Northumbrie. Il dut le transmettre ensuite comme butin à la collégiale fondée une douzaine d'années plus tard.

La collégiale des chanoines vécut jusqu'en 1789.

Les deux patrons sont Saint-Evroult pour l'église et Saint Guillaume Firmat pour la ville. Saint-Guillaume mort en 1095 fut enterré dans la collégiale de Mortain et canonisé en 1157. Depuis ce temps ses reliques sont honorées dans la collégiale.

 


 

L'aiguille de la Cance

A mortain, dans la Manche, dans le bas du site de la petite cascade, vous trouverez l'aiguille de la Cance ou Rocher de l'Aiguille. C'est un rocher d'escalade pour ceux qui sont intéressés.

La légende de l'aiguille de vallée de la Cance (source)
Dans le pays, on parlait d'un asile inconnu et redouté : un mystérieux vallon dans lequel les eaux se précipitent avec un effroyable fracas dans un étroit bassin, entouré de grands arbres, d'une masse gigantesque de rochers abrupts et d'une ombre presqu'impénétrable.

La vasque dans laquelle s'amassaient les eaux du torrent, servait d'asile aux fées et aux nymphes de la contrée. Malheur à qui eût tenté de franchir les limites de l'antre sacré.

Un jour, un jeune guerrier, Léonix, voulut parvenir jusqu'à elles et tenter de surprendre les secrets de leur mystérieuse présence. Il parvint donc un soir jusqu'aux touffes épaisses d'arbustes qui entouraient la chaussée. Puis, écartant avec précaution les branches, il aperçut les nymphes qui venaient de sortir de l'onde cristalline.

Le bruissement du feuillage entr'ouvert les avait effrayées. Aussitôt la nymphe de la Cance se détacha de ses compagnes et se précipita en quelques bonds vers Léonix, et avec, un mouvement rapide, le transperça violemment du fuseau qu'elle tenait à la main.

Léonix, frappé à mort, s'affaissa aussitôt : il avait cessé de vivre.

Le sol s'entrouvrit pour engloutir son cadavre. Le fuseau de la nymphe, resté fiché dans la poitrine du téméraire, devint la pierre tumulaire que l'on voit encore aujourd'hui, non loin du pont de la vallée, sur le bord du précipice torrentueux.

C'est ce superbe et gigantesque obélisque, connu sous le nom d'Aiguille ou Fuseau, dont le sommet s'élève jusqu'à la hauteur du plateau voisin. Isolé de la masse des rochers qui l'avoisinent, il forme le monolyte le plus remarquable de toute la région.

Les compagnes de la nymphe de la Cance démolirent avec leurs fuseaux la chaussée, puis disparurent pour toujours de la vallée. On dit depuis que les éclats des eaux qui se font entendre en se heurtant contre les pieds des rochers, sont les échos de leurs sanglots.

 


 

Mortain - la chapelle Saint-Vital

Depuis le lavoir de la petite cascade à Mortain, vous pourrez vous rendre à la chapelle Saint-Vital par un petit sentier mi-forestier un peu pentue.

Au bout du chemin dans un champ se trouve la petite chapelle Saint-Vital.

La Chapelle Saint-Vital (XIXè s.) a été construite à l´endroit présumé de la grotte de l´ermite Saint-Vital, ancien chapelain du comte Robert de Mortain (demi-frère de Guillaume le Conquérant).

Saint-Vital avait décidé de se retirer dans ces lieux où il trouva silence et recueillement.

Avant d'épouser la cause d'ermite, Saint-Vital fut chapelain et chanoine de la collégiale Saint-Évroult de Mortain pendant une vingtaine d'années.

"C'était en l'année 1093. Depuis environ quinze ans, Vital, qui avait toujours résidé à la cour des châtelains de Mortain, résolut de tout quitter pour s'attacher à Dieu seul et travailler uniquement au salut de son âme. Il se démit de toutes ses dignités, résigna ses charges, vendit ses biens qui étaient considérables et en distribua le prix aux pauvres. Puis, pauvre lui-même, il embrassa la vie érémitique.

Comme dernière grâce, le Comte de Mortain lui demanda de choisir sa retraite dans un lieu assez rapproché du château, pour que lui et sa famille pussent continuer à recevoir, de temps en temps, les conseils d'un père spirituel aimé et vénéré de tous. Vital y consentit. Il établit donc sa cabane à quelques stades de l'église du Neufbourg, qui était alors l'annexe ou plutôt le faubourg de la ville de Mortain.

Il la construisit sur le revers d'une montagne d'aspect sauvage, dans un lieu solitaire et très pittoresque, situé entre les deux torrents de la Cance et du Cançon, dont les ondes bruyantes se précipitent en deux impétueuses cascades au milieu d'immenses rochers, avec pour perspective le château féodal aux tours crénelés de ses protecteurs, et plus loin encore l'immensité d'une vaste forêt." (source)


La petite chapelle est construite entre deux blocs rocheux.

Il est possible "d'escalader" l'un des deux côtés ce qui permet de poser son regard à hauteur du toit et des environs.

A l'intérieur, jsute deux petites statuettes.

 


 

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