Retour index
accueil toutes les publications par carte mailto:photos@piganl.net livre d'or

Gand - le beffroi

Situé face à la cathédrale Saint-Bavon, ce beffroi du XIVème siècle a été intégré dans le complexe composé de la halle aux draps du XVème siècle et de la prison de la ville du XVIIIème siècle.

Après la bataille des éperons d'or (1302), les corporations avaient une participation dans le gouvernement de la ville. La construction du beffroi, une tour communale, symbolisait leur pouvoir.

La bataille des éperons d'or
La bataille des éperons d'or, opposa l'armée du roi Philippe IV de France aux milices communales flamandes le 11 juillet 1302, près de Courtrai

L' industrie textile faisait la prospérité de la Flandre, province du nord du royaume de France. Elle utilisait la laine, essentiellement importée de Grande-Bretagne. Les artisans tisserands et commerçants estimaient que les taxes levées par le roi Philippe le Bel pour gêner l'Angleterre étaient trop élevées.

Depuis le mois de mai, les rebelles tenaient le pays sauf deux places fortes importantes, Cassel et Courtrai.

Le 11 juillet au matin, les archers italiens, alliés du roi de France, entament les hostilités avec un certain succès. Après un échange de flèches et de carreaux d'arbalètes, les Français font avancer leurs fantassins jusqu'au fossé. Les chevaliers français, impatients de récolter les fruits d'une victoire qu'ils jugent facile, s'élancent et dans la précipitation s'embourbent dans les marécages. Le corps d'armée de Raoul de Nesles puis celui de Robert d'Artois s'engouffrent dans ce piège. Les chevaliers trop lourdement armés ne peuvent s'extirper du bourbier. Le fossé en arc de cercle les empêche de contourner l'obstacle. L'arrière-garde, commandée par le comte de Saint-Pol, décide alors de rebrousser chemin.

Les combattants flamands et leurs alliés, peu au fait des us et coutumes de la guerre, massacrent les chevaliers à terre sans chercher à faire de prisonnier. Périssent ainsi dans la bataille un grand nombre de chevaliers français dont le comte Robert d'Artois, le comte de Nesles, le comte Jean d'Aumale et le négociateur Pierre Flote. Les troupes victorieuses ramènent comme trophées les éperons d'or de tous les chevaliers tombés dans la bataille. Ces trophées orneront l'église Notre-Dame de Courtrai avant d'être récupérés par la France et installés à Dijon.

Pour les Flamands, cette victoire sonne le début de leur indépendance.

En Flandre, les métiers imposèrent leur présence au pouvoir communal. La contrée connut un grand essor économique et devint l'une des régions les plus peuplées d'Europe. L'industrie textile permit l'exportation du drap flamand vers la mer baltique, via les villes hanséatiques.

A son sommet, le dragon veille sur les habitants de la ville et sur les libertés, que la ville reçut en 1180. Il s’agit du troisième exemplaire de la statue en cuivre de 455 kilos. Le premier dragon a été plaçait en 1380, 3 ans après la fin de la construction de la tour et sa traditionnelle girouette.

Avec le développement des villes le rôle des cloches devient de plus en plus important. Elles régissaient les différents temps de la journée (lever du soleil et couvre-feu, heures de travail et de repos).

Avant l'apparition de l'horloge, elles étaient pour les habitants le seul point de repère.

Après la construction de la tour, il fallait installer le bourdon. La cloche fut nommée "Roeland". Dès lors la tour sonna l'heure, mais comme le moment était toujours inattendu, il fallit un signal sonore quelques minutes avant l'heure. Les cloches de ce réveil ont été reliées plus tard au clavier ce qui permettait de les actionner manuellement. Le carillon était né.

Les carillons
Un carillon est un instrument de musique composé de cloches, accordées à des fréquences différentes et émettant chacune leur son propre.

Dans un carillon, les cloches restent immobiles, et c'est un marteau ou battant qui vient les frapper.

Le beffroi abrite un carillon composé de 54 cloches.

En 1659, le fameux Peter Hemony, originaire de Zutphen (Hollande), confectionna 37 cloches sans inégalités ni défauts. Un an plus tard, il ajouta les "Triomphantes", 3 grandes cloches, au carillon.

Au début des années 1960, l'instrument était en très mauvais état et presque inutilisable. Après sa restauration le carillon était composé de 28 cloches historiques et 25 nouvelles cloches. Pour accéder aux plus hauts timbres on ajouta, en 1993, une 54ème cloche au carillon ayant une sonorité particulièrement brillante.

Les frères Hemony
Les frères Hemony, furent les premiers à produire un jeu de cloches au timbre pur, et surent par là convertir le carillon en un instrument de musique.

En 1641, les frères fondirent leurs premières cloches aux Pays-Bas, pour le compte de la ville de Goor. Mais leur carrière de saintiers (fondeurs de cloches) débuta véritablement lorsqu’en 1642 fut passé marché avec eux par la ville de Zutphen pour la façon d’un carillon.

Cependant, les frères Hemony n’avaient point d’expérience dans la fonte de carillons ; mais grâce à l’appui de Jacob van Eyck, carillonneur municipal d’Utrecht, conjointement avec qui ils entreprirent des recherches assidues sur l’accordage des cloches, leur premier carillon fut une grande réussite, et treize autre carillons devaient suivre à Zutphen.

L'horloge mécanique a matérialisé la transition du règlage du temps naturel au temps temps artificiel.

Dès 1830, on plaça une première horloge en bois dans la tour. Son mécanisme actionnait toutes les heures et demi-heures les marteaux du réveil et la cloche Roeland.

Cette horloge fut remplacé progressivement par des mécanismes plus récents jusqu'au mécanisme actuel qui date de 1913, et qui doit être remonté tous les jours manuellement.

Le premier tambour datait de 1377, il fut remplacé en 1543 par un tambour pouvant actionner 16 cloches. Le tambour actuel, réalisé par Peter Hemony, peut actionner 40 cloches.

Retour index
accueil toutes les publications par carte mailto:photos@piganl.net livre d'or