Abbaye de Port-Royal-des-Champs
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Yvelines
Commune : Magny-les-Hameaux
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« Je vous avoue que j’ai été ravie de voir cette divine solitude, dont j’avais tant ouï parler ; c’est un vallon affreux, tout propre à inspirer le goût de faire son salut » (Mme de Sévigné)
La promenade sur le site de Port-Royal-des-champs s'est avérée un peu décevante ce dimanche là . L'entrée du site était exceptionnellement gratuite du fait de la fermeture de différents bâtiments pouvant, a priori, présenter un peu l'histoire des lieux. Et pourtant, on était prêt à payer !
La visite s'est donc limitée aux bâtiments accessibles, ce qui entraîne une certaine déception par le peu de vestiges accessibles et par l'absence total d'informations de la longue histoire de ce monastère. Heureusement Internet est là pour compléter la petite feuille fournie par le gardien !
Les ruines de l'abbatiale et l'oratoire
"De l'ancienne abbaye de Port-Royal des Champs ont été conservés les bâtiments réutilisés pour l'exploitation agricole, principalement l'ample pigeonnier et l'ancien moulin. Les fondations de l'abbatiale ont été remises à jour après la Révolution par le duc de Luynes. Un petit oratoire néo-gothique a été ajouté à la fin du XIXe siècle à l'emplacement du chevet."
L'abbaye de Port-Royal a été détruite en 1711 sur ordre de Louis XIV. Sa construction datait du début du XIIIème siècle. On ne peut en voir aujourd'hui que les fondations remises à jour.
L'oratoire qui se dresse à la place du choeur de l'ancienne abbaye a été construit en 1891. Il est de style néo-gothique.
Histoire de l'abbaye
Fondée en 1204 par Mathilde de Garlande, Port-Royal devient l’une des plus puissantes abbayes du bassin parisien tirant ses ressources de la possession de terres agricoles et forestières.
Les religieuses, dites "les dames de Port-Royal" avaient rang de seigneurs sur la plupart de leurs terres. Elles ont l’intégralité des droits seigneuriaux et reçoivent « foi, hommage, aveux et dénombrement ».
L'abbaye de Port-Royal des Champs devient dès le début du XVIIe siècle un haut lieu de la réforme catholique sous l'impulsion de la fameuse Mère Angélique, qui y rétablit la règle de saint Benoît.
Ami de Cornelius Jansen, Saint-Cyran est, avec Antoine Arnauld, frère de la Mère Angélique, le chef de file d'un courant théologique, retournant à la lecture des pères de l'Eglise, principalement de saint Augustin. Condamné par Rome en 1642, l'Augustinus de Jansenius devient l'objet d'âpres polémiques.
Port-Royal devint d'autant plus un foyer de jansénisme que sur le site abandonné des Champs s'installèrent les Solitaires, laïcs austères désireux de vivre leur foi en retrait du monde et fortement marqués par la théologie augustinienne. Ceux-ci menèrent une expérience inédite d'enseignement, les "Petites Ecoles", dont bénéficia notamment le jeune Jean Racine.
Principal foyer de la pensée janséniste en France, Port-Royal apparaît comme un lieu de résistance au pouvoir royal, que Louis XIV ne parvient pas à réduire, pendant tout son long règne. En 1661, il ordonne la dispersion des Solitaires et la fermeture des Petites écoles.
La « Paix de l’Eglise », en 1669, marque un répit dans la politique anti-janséniste, et l’abbaye connaît un second âge d’or, sous la puissante protection de la duchesse de Longueville, cousine du roi.
Après la paix de Nimègue et la mort de sa cousine en 1679, puis de 1705 à 1713, le roi vieillissant cherche à faire disparaître les jansénistes du royaume. Ne parvenant pas à réduire les religieuses de Port-Royal à l'obéissance, il les fait disperser en 1709 et raser leur abbaye deux ans plus tard.
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Le pigeonnier
Le pigeonnier date du XIIIème siècle. Il est l'un des derniers vestiges présents de l'époque de l'abbaye.
Le jansénisme |
(source : wikipedia)
Le jansénisme est un mouvement religieux, puis politique, qui se développe au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle, principalement en France, en réaction à certaines évolutions de l'Église catholique, et à l'absolutisme royal.
Né au cœur de la Réforme catholique, il doit son nom à l'évêque d'Ypres, Cornelius Jansen, auteur de son texte fondateur l'Augustinus, publié en 1640.
Le jansénisme prend son essor sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV et demeure un courant important sous leurs successeurs.
C'est d'abord une réflexion théologique centrée sur le problème de la grâce divine, avant de devenir une force politique qui se manifeste sous des formes variées, touchant à la fois à la théologie morale, à l'organisation de l'Église catholique, aux relations entre foi et vie chrétienne, à la place du clergé dans la société et aux problèmes politiques de son temps.
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