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La glacière se situe dans le défilé du même nom. J'ignore s'il y a une meilleure saison pour apprécier le défilé, mais il est préférable d'avoir l'oeil aguerri pour reconnaître les éboulis glaciers, sous la mousse et milieu de la forêt de sapins.
L'oeil non aguerri trouvera le défilé probablement simplement humide et sombre. Ce n'est pas ce qu'il faut apprécier.
Je vais concentrer ma page sur la glacière, petite curiosité naturelle et historique qu'il faut connaître, mais ce blog est très intéressant pour une petite balade dans ce défilé.
Le défilé de straiture
Le défilé commence à quelques centaines de mètres à l'ouest du Grand-Valtin et se continue sur 4 kilomètres, dans la direction du nord-ouest.
Il est enfermé entre deux montagnes boisées, hautes de 1000 et 1100 mètres d'altitude, couvertes de roches granitiques de toutes formes et de toutes dimensions.
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On voit, d'un côté, une immense coulée de roches granitiques et, de l'autre, des sapins géants qui s'élancent sur les pentes à pic de la montagne.
[...] Ce sauvage défilé n'en est pas moins très animé : on y cueille les spécimens les plus rares de la flore vosgienne, les fruits les plus déclicieux de la montagne; on s'y abreuve aux fontaines claires et abondantes, et loeil se repose tantôt sur l'ombre de la sylve, tantôt sur la grisaille des éboulis moussus, tanttôt sur le sinople des prairies et des clairières. La rivière coule à gauche de la route, et de jolis ponts rustiques vous invitent à la traverser pour entrer sous bois et explorer les glacières éternelles que recèlent les amoncellements de roches.
Source : annales de la société d'émulation du département des Vosges
La glacière mériterait sans doute un petit ménage forestier, les arbres déracinés au milieu, bien que naturels, ne semblent pas trop avoir leur place.
Il ne s'agit là que d'un tas de caillou me direz-vous ?
Il est vrai qu'au premier abord il est difficile de décerner autre chose !
Nous allons donc faire un gros plan sur ce qui nous intéresse :
Cette petite cavité, bien que sans doute trop proche de la surface au niveau de ma photo pouvait abriter des névés, c'est à dire un tirant de neige/glace qui permettait de conserver les aliments bien au frais.
Le fonctionnement de ces glacières est illustré sur un panneau du site, repris ci-dessous.
Le fonctionnement d'une glacière Textes et schemas : Jean-Claude Fageollet et Jean-Christophe Rague Certains hivers, la neige et l'eau infiltrée entre les blocs sont transformées en glace par l'air froid piégé dans les cavités de l'éboulis. Autrefois ces névés persistaient pendant une partie de l'été et les habitants s'en servaient pour la conservation des aliments. C'est pourquoi ces sites étaient appelés des glacières. <> De nos jours, névés et glaces sont devenus rares, et ne dépassent guère le printemps. Dès l'Antiquité et jusqu'au XVIIIème siècle, avant que l'on sache en fabrique, la glace était obtenue de deux façons : - dans certaines montagnes la glace se formait par le froid dans des glacières naturelles, des grottes ou des trous dans lesquels elles persistait jusqu'en été. - ailleurs, les riches propriétaires faisaient creuser des glacières de conservation dans leurs terrains. La glace de l'hiver, provenant des lacs ou des ruisseaux, y était entreprosée selon toute une série de techniques qui permettaient de la conserver jusqu'à l'été
Dans le massif vosgien granitique, il n'y a pas de trous ou de grottes favorables à l'apparition et la conservation de la glace, les seuls sites connus sont les cavités béantes entre les blocs des gros éboulis, à la glacière du défile de la Straiture ou à la glacière du Kertoff non loin de Gerardmer.
Pour illustrer une glacière construite de main d'homme, je vais en prendre une que je n'ai pas présenté, la glacière de l'arboretum de la vallée aux loups (Ile de France).
La glacière de l'arboretum de la vallée aux loups dont vous trouvez le schéma ci-dessus comporte une cuve enterrée, d'un diamètre de 5,5m et de 6m de profondeur, pouvant contenir 125 tonnes de glace. Il s'agit d'une construction classique datant du XVIIIème siècle.
Revenons dans les Vosges.
Sous ces amas de pierres et de mousses se trouvent donc la glacière de Straiture.
Les mousses que l'on trouve sur ces pierres et qui sont utiles au phénomène sont proches des sphaignes, des mousses sans racine povant absorber 40 fois leur poids en eau.
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