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Je précise "extrêmement facile d'accès" car je pensais au moins à avoir à marcher entre 15 et 20 mn, petite promenade récréative. En réalité la promenade récréative a peu près durée une minute, du stationnement bord de route à la fontaine elle-même ! Raté pour la promenade dans les bois, il me faudra chercher une autre quête dans la forêt de Tronçais.
Si le temps me le permet plus tard, j'irai en découvrir quelques autres même si moins ou pas de légendes ne leur sont rattachées.
La forêt de Tronçais hébergerait à ce qu'il parait près d'une quarantaine de fontaines, ou fonts telles qu'elles sont appellées ici.
En attendant, j'ai pu découvrir un rapide aperçu de toutes ces "fonts" sur un autre site web que je vous invite à parcourir.
En cherchant les lieux légendaires de l'Allier à découvrir, j'ai donc découvert cette fontaine. Un intérêt particulier car plusieurs légendes y sont rattachées.
Les légendes sont toutes racontées en bas de cette page, repris d'un livre ancien nommé "Les mystères de l'Allier". En résumé, voici les éléments.
L'arrivée à la fontaine En arrivant à la fontaine, en voyant ce petit bassin circulaire, on pourrait presque s'imaginer une sorte de culte rituel. Je n'ai pas trouvé de légendes ayant trait à de quelconques rituels sacrificiels, mais on peut toujours laisser vagabonder son imagination ...
La légende des moines
Une première légende, raconte que cette fontaine, à l'eau limpide, serait le résultat d'une punition divine.
Des moines qui installèrent un monastère à cet endroit, devinrent en effet rapidement riches. Prospérité et rigueur monastique faisant mauvais ménage, les moines se laissèrent aller, jusqu'à ne pas assister un soir de Noël à l'office divin, lui préférant un réveillon païen de bonnes chairs et bons vins.
Lorsque les cloches de minuit sonnèrent, le monastère et les moines qui festoyaient furent frappées par la foudre, volonté divine. Le monastère disparut dans les entrailles de la terre, ne laissant qu'une belle source d'eau limpide, qui selon la légende n'a depuis jamais tari.
La fontaine Viljot Toujours en pénitence, les anciens moines se feraient de nos jours toujours entendre. Il parait que tous les ans à minuit le jour de Noël, l'on peut entendre la clocher résonner de par la fontaine et les moines gémir jusqu'au jour de leur pardon.
La fontaine à mariage
Je trouve que les croyances populaires se perdent, j'ai eu beau essayer de bien scruter le fond de la fontaine, je n'y ai trouvé aucune épingle :-(. Il s'agit pourtant du point de départ de cette deuxième légende.
Il est en effet écrit que toutes filles en mal de mariage pouvaient se rendre à la fontaine et y jeter une épingle. Lorsque l'épingle touche terre, si celle-ci se pique dans la terre sur sa pointe, alors, elles sont assurées de se marier dans l'année.
Fond de la fontaine Viljot, pas de traces d'épingles Comme vous pourrez le lire ci-dessous dans l'extrait du livre "les mystères de l'Allier", la légende qui y est intégralement racontée est plutôt triste et se termine mal pour la jeune Madeleine, éperdument amoureuse de Guy, qui fut éconduite puis oubliée et qui se donna la mort dans cette même fontaine. Il est finalement préférable que la croyance populaire n'en est retenue que la meilleure partie, et allons toutes, jeunes filles en quête d'amoureux, lancer notre épingle au fond de cette fontaine. PS : je n'ai pas jeté d'épingle ;-)
Hommage à la prophétesse Velleda
Sur la carte postale un peu plus haut, on peut apercevoir une inscription sur les bords de la fontaine. On n'en trouve guère trace aujourd'hui. Seules inscription "ancienne" visible, l'année 1900 gravée sur l'un des bords.
Selon certaines sources, l'indication 1900 serait l'année de consécration de la fontaine par les forestiers à leur patronne Velleda (c'est d'ailleurs le nom que l'on peut lire sur la carte postale plus haut).
Selon la légende Velleda était une vierge prophétesse à qui l'on confiait l'arbitrage de différents conflits. Elle aurait réellement existé, des traces écrites la mentionnant captive en l'an 77 ou 78 à Rome entre les mains d'un général romain. La consécration de Velleda comme "patronne des forestiers" est plus ambigüe, je peine à trouver des informations.
La fontaine Viljot, et son eau limpide dans laquelle se reflètent les arbres de la forêt Je n'y ai malheureusement vu ni épingles, ni entendu plaintes et gémissement des moines ou de Madeleine
© Les mystères de l'Allier, chapitre XXX, Lieux magiques : de Viljot à Ainay-le-château
Nous sommes au coeur de la forêt de Tronçais, sur la commune de l'Isle-et-Bardais, née de la réunion de deux paroisses dont les églises sont construites sur deux places similaires en 1894. C'est sur cette colline que se trouve la fontaine de Viljot que nous allons évoquer, car elle est au coeur de certaines légendes bourbonnaises.
Auparavant, situons l'ancienneté de ces lieux.
En 1892, on découvrit sept stations préhistoriques, ainsi qu'une vingtaine d'emplacements antiques dans la partie forestière. C'est dire l'ancienneté du site.
On relare aussi que, dès cette époque, la forêt fut fortement exploitée et que c'est qu'après la chute de la civilisation gallo-romaine qu'elle aurait retrouvé toute sa superficie.
C'est dans cette région que se situe la fontaine de Viljot qui, si l'on en croit la tradition, serait une autre ville d'Ys.
Revenons en arrière à l'époque gallo-romaine. A cet endroit se serait trouvée une cité qui aurait porté le nom de Villa Jovis. Elle aurait compris un temple dédié à Jupiter, et c'est de là que viendrait le nom de Viljot.
Puis vint le christianisme. A la place du temple, on construisit une église. Lorsque les envahisseurs Goths se répandirent en Gaule, massacrant et dévastant, ils n'épargnèrent pas la cité. Partout, avec eux, ce fut la désolation. L'église de Lodes à deux pas de Châteloy fut pillée et détruite. L'oppidum de Cordes était situé sur un éperon, position importante dans le dispositif gallo-romain. On peut dire que ce site fut occupé dès le néolithique.
L'arrivée des barbares dès le Vème siècle amena destructions et incendies, si bien que les habitants s'enfuirent plus au sud. Quant aux envahisseurs, ils établirent leur camp en lisière sud de cette forêt de Tronçais en un endroit situé près de Le Brethon, appelé le château des Goths, puis ensuite le château des Goûts.
Donnant libre cours à leur instinct, ces nouveaux occupants qui avaient parcouru la forêt, s'illustrèrent, une nuit de Noël, en égorgeant tous les fidèles massés dans l'église de Viljot pour fêter la naissance du Christ.
La légende conte qu'aussitôt l'église disparue sous terre, ainsi que le couvent voisin. A leur place, il se constitua un immense bourbier d'où surgit une source d'eau limpide que l'on appela la fontaine de Viljot.
Dans le même temps, tout le village s'était enfoncé dans le sol et avait disparu. La nuit de Noël, quand on se penche sur l’eau sombre, il paraît qu’on peut toujours entendre le carillon de l’église disparue il y a si longtemps.
Peu de temps après, ce fut au tour des Francs d'envahir et de parcourir la Gaule. Ils affirmèrent leur supériorité sur les Goths et, tout naturellement, ils mirent le siège devant le château de leur chef. A l'intérieur, il n'y avait que son épouse et ses filles, car les hommes guerroyaient au loin. En apercevant l'ennemi, elles devinrent extrêmement inquiètes au point que pour échapper à l'ennemi, ni une ni deux, elles sautèrent par les fenêtres et s'enfuirent dans la campagne. Elles n'allèrent pas loin, car, en passant sur un pont de fortune, elles tombèrent à l'eau et se noyèrent. En souvenir de cette légende, le pont porte le nom dans l'histoire du village, de pont aux Folles. On assure que tous les ans, au jour anniversaire de leur noyade, les fantômes de ce pauvres femmes se manifestent à minuit. Leur apparition est accompagné de grands cris de terreur. En même temps, les cloches sonnent à toute volée dans les profondeurs de la tourbière. Il existe une autre légende. Celle-ci assure que quand Saint Martin vint dans le pays de Tronçais, Viljot n'avait pas été détruite. On pouvait toujours admirer le magnifique temple dédié à Jupiter. Saint Martin convertit les habitants, fit détruire le temple et le remplça par une église et un petit monastère. Il installa dans celui-ci, plusieurs disciples. Le monastère prospéra très rapidement ce qui ne fut pas sans influence sur la vie monacale. Le monastère s'enrichissait et, par voie de conséquence, les moines se relâchèrent dans l'observation de leurs règles si bien qu'ils devinrent paresseux et gourmands. On raconte que lors de sa venue, Saint Mayeul convia tous les religieux à se rendre au monastère pour y entendre la bonne parole au prieuré de Bouteille. Les seuls qui ne vinrent pas furent les moines de Viljot. La veille de Noël, ils snobèrent le jeûne et l'office divin. Au lieu de cet acte de pénitence et de joie, ils décidèrent d'aller à un profane réveillon. Lorsque l'on atteignit minuit, la cloche qui, chaque fois à cette heure, émettait un son sous l'action du sacristain, afin d'appeler les fidèles à venir participer à la messe, sonna bien, mais sans ingérence d'un bras humain. Elle sonna d'elle-même. Dès qu'il s'en rendirent compte les moines firent le silence, cessant de parler ou de prier et ressentirent en eux quelque chose de trouble, sinon une stupeur. Un des moines, peut être fort libertin, s'empara d'un verre empli de vin, se leva et s'écria : "entendez-vous la cloche, mes Frères, Christ est né, buvons une rasade à sa santé." Tous les moines se mirent debout et, levant leur verre, reprirent ces paroles. Tous les moines répétèrent ses paroles, mais aucun n'eut le temps de boire. La foudre frappa le monastère qui oscilla sous le choc et disparut à une grande profondeur sous terre. Les paysans qui s'empressaient d'accourir à la messe, ne trouvèrent plus à la place du monastère qu'un grand bourbier d'où s'écoulait une source d'eau limpide, très bonne à boire, et qui, depuis, n'a jamais tari, même par les plus grandes sécheresses. Tous les ans, le jour de Noël à minuit, on entend distinctement les cloches sonner dans les entrailles de la terre; et si le temps est clair, on entend aussi les gémissements des moines qui se désolent de ne pouvoir répondre à cet appel, car ils sont condamnés à rester ensevelis sous terre jusqu'au jour où ils lui auront obéi.
Un jour, Madeleine, la fille du meunier des environs, se rendit le jour de ses quinze ans à la source de Viljot. Elle était la soeur de lait du fils du seigneur d'alentour. Informé du dessein, il résolut de lui faire une farce en profitant de son innocence. Résultat : lorsqu'elle eut jeté les épingles que vit-elle à la surface de l'eau légérement troublée, sinon le visage du jeune garçon la regardant ? Elle le reconnut distinctement, poussa un cri et tomba sur le sol comme sans vie. Le jeune homme, prénommé Guy, se porta à son secours, l'aspergea d'eau et, lorsqu'elle fut revenue à la vie, se moqua d'elle. Celle-ci ne se rendit pas compte de l'attiude du jeune homme et ne voulut que croire en sa croyance. Si bien qu'elle conserva, en son coeur, que ce que la prétendue vue avait fait naître dans son esprit. Tant que Guy resta au pays, et même quand il l'eut quitté cet espoir d'un amour partagé se perpétua. Vint un temps où il ne revint que très épisodiquement. La jeune fille ne renonçait pas Sept ans avaient passé lorsqu'un courrier apporta la nouvelle que Guy alait épouser une riche héritière et allait venir habiter, non loin de là , le château de ses parents. Madeleine fut comme frappée d'un coup de poignard directement au coeur. De jour en jour, elle devint de plus en plus triste et de plus en plus pâle. Le soir du mariage, elle n'en put plus et elle disparut, chacun dans sa famille croyant à une escapade. Au matin, à la ferme, un petit berger vint, tout effrayé, prévenir ses maîtres qu'il avait remarqué à la fontaine qu'une jeune femme gisait au fond. Tout le monde se précipita et oh! stupeur, on reconnut le pauvre petit cadavre, Madeleine. Elle s'était noyée dans cette eau qui l'avait trompée. Depuis cette époque, les nuits de lune et de brouillard, on assure que si vous avez le courage d'aller jusqu'à la fontaine de Viljot, vous verrez se leer une ombre vaporeuse. Vous distinguerez cependant dans l'apparition, une femmes aux cheveux longs, épars et ruisseleants. Vous la verrez glisser à travers le feuillage, rôder en pleurant dans les fourrés voisins puis reprendre le chemin de la fontaine et diaparître dans celle-ci. C'est Madeleine qui ne cesse de gémir à la recherche du fiancé que l'eau de la fontain lui avait promis.
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