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  Les dix plaies d'Égypte sont dix châtiments infligés à l'Égypte pour convaincre le Pharaon de laisser partir le peuple d'Israël. Ces dix plaies sont relatées dans le livre de l'Exode. Le livre de l’Exode est le second livre de la Bible et de l'Ancien Testament. Il raconte l'exode hors d'Égypte des Hébreux sous la conduite de Moïse, le don des Dix Commandements et les pérégrinations du peuple hébreu dans le désert du Sinaï en direction de la Terre promise.
Dans le magazine S&V, des scientifiques expliquent ces dix plaies ... Charge à vous d'y croire ou pas, mais j'ai bien aimé l'explication, et vous la retranscris donc ci-dessous.     Article de Science & Vie, février 2018.avec ajout d'illustrations issues du Net, et d'encarts explicatifs. Les sources sont citées quand elles sont connues de manière fiable. Si souci, un mail, et je corrige. Merci de votre compréhension.
    Edit du 7 mars 2018 - Il m'a été apporté deux précisions sur l'article de Science & Vie.
La première précision m'indique que la séquence des plaies est importante : "Ainsi la deuxième plaie ne peut qu’être à sa place qu’après la première, et la troisième vient après la deuxième (et non pas à une autre plaie) etc...".
L'article de Science&Vie n'a aussi, semble-t-il, pas tenu compte de certaines données égyptiennes, dont notamment l'existence de six papyrus médicaux qui illustrent les retombées de l’éruption et comment la cendre de l'éruption volcanique du Santorin a affecté la santé des égyptiens. Ces documents me semblent effectivement des preuves importantes dans l'explication scientifique de ces plaies.
Deux liens (en anglais) trouvés sur le sujet :
Merci bien pour ces précisions :)     L'article ...
Les eaux se tintent de rouge, grêle s'abat mêlée d'éclairs incendiaires, des nuées d'insectes et l'obscurité recouvrent le pays, une étrange maladie de peau attaque les habitants ...
Manifestation miraculeuse de la toute-puissance divine ? Pure imagination au service du message biblique ?
La géophysique invite plutôt à privilégier une autre hypothèse.
LA COLÈRE A JAILLI DE LA TERRE
Quel événement ?
L'activité volcanique débutée il y a environ 2 millions d'années a donné naissance à de nombreuses éruptions volcaniques dont une douzaine majeures.
La dernière, appelée éruption minoenne désigne l'explosion, au cours du IIe millénaire av. J.-C., du volcan de Santorin.
Elle a entraîné la destruction partielle de l'ancienne Santorin dont les îles actuelles de Santorin, Thirassía et Aspronissi constituent les vestiges.
La date précise de l'éruption reste débattue. Traditionnellement située vers -1550, l'utilisation de nouvelles méthodes (carbone 14, dendrochronologie) fournit des dates plus anciennes, convergent vers une période située entre - 1628 et - 1600.
Cette éruption a un indice d'explosivité volcanique estimé entre 6 et 7 (sur une échelle de 8), soit un indice non atteint dans le monde moderne.
L'éruption a laissé des traces dans une grande partie du bassin méditerranéen ce qui permet toujours, de nos jours, l'étude de cette éruption.
Le terme minoeen désigne la civilisation qui s'est développée sur les îles de Crète et de Santorin au sud de la Grèce de 2700 à 1200 av. J.-C.
L'éruption minoéenne est souvent évoquée comme cause de la disparition de cette civilisation.
Une éruption parmi les plus puissantes jamais survenues et qui eut lieu, peu ou prou, en 1613 avant notre ère. C'est ce qu'indiquent les dernières estimations mêlant données archéologiques et datation au carbone 14 d'une branche d'olivier découverte dans les résidus volcaniques de l'île de Santorin.
Plus d'infos sur cette datation sur Futura Sciences.
Toutefois. si l'on suit le récit biblique à la lettre, les fléaux se seraient abattus sur l'Égypte autour de 1450 av. J.-C. Mais l'erreur chronologique est nuancée par le fait que ce récit a été rédigé 800 ans plus tard. En outre, plusieurs arguments laissent penser que ce sont bien les conséquences de cette éruption, racontées de génération en génération, qui ont inspiré les scribes des premières rédactions de la Bible.
Il faut en effet imaginer l'ampleur de l'événement : d'après les dernières estimations, plus de 100 km3 de matériel volcanique, cendres et roches, auraient été pulvérisée dans l'air et l'eau, ce qui en fait l'une des éruptions les plus puissantes jamais vécues par l'humanité, avec celles en Indonésie du Samalas en 1257 et du
Tambora en 1815 de notre ère. Pour comparaison, le Vésuve n'a éjecté 'que' 3 km3 de matériel volcanique.
"Cela signifie que celle de Santorin a impacté énormément de civilisations méditerranéennes. Et l'Égypte n'a pas fait exception". relève Gilles Lericolais. Rotondité de la Terre oblige, l'éruption du volcan de Santorin n'était pas visible depuis le delta du Nil. "Mais le matériel pulvérisé, lui, a voyagé extrêmement loin !" précise le géophysicien. Le cataclysme a laissé des traces sur quasi tout le pourtour méditerranéen, comme en témoignent des cendres retrouvées en Turquie, sur la mer Noire, sur l'île de Rhodes et, bien évidemment, dans certains lacs près du Nil. "Il est aussi fait mention de ce cataclysme dans des papyrus à caractère médical qui, même s'ils datent d'environ deux siècles après l'éruption, recensent forcément des affections bien plus anciennes". note Siro Trevisanato, docteur en biologie moléculaire. Il ajoute: "ce matériel à lui seul permet d'expliquer les 10 plaies d'Égypte."
Et les scientifiques de reprendre un à un les fléaux qui se sont abattus sur le pays des pharaons. "D'abord, les particules volcaniques en suspension comme les rhyolites (roches volcaniques d'aspect rosé) peuvent avoir donné une couleur pourpre à l'eau, c'est la première plaie", explique Gilles Lericolais.
Une rhyolite (source wiki) D'ailleurs, certaines plages de l'île de Santorin, encore chargées de ces morceaux de roches, se teintent de nuances pourpres.
"Dans certains papyrus, il est question "de brûlures causées par des eaux rouges et laissant des traces blanches, renchérit Siro Trevisanato. Ce qui est caractéristique des brûlures à l'acide sulfurique. "Dans l'antiquité, une seule source naturelle pouvait être assez concentrée en sulfures pour provoquer des blessures : une éruption volcanique. Or il n'y a pas de volcan en Égypte." Reste le Santorin.
"Cette acidité de l'eau aurait provoqué ipso facto la fuite des batraciens, qui envahirent donc les terres", continue Siro Trevisanato. C'est la seconde plaie.
Gilles Lericolais, lui, fait valoir que "la météorologie a nécessairement été perturbée par les particules en suspension. En particulier, cela a provoqué un refroidissement notable de l'atmosphère. D'où des orages de pluie et de grêle." Aussi loin de l'île de Santorin ? Cela s'est déjà vu : l'éruption du volcan islandais Laki en 1783, poussée par les vents, a provoqué de pareilles tempêtes jusqu'en Europe. Alors qu'avec un indice 4 d'explosivité, ce n'était là qu'un "petit" volcan comparé à celui de Santorin, classé, lui, entre 6 et 7.
La septième plaie, John Martin (1789-1854)
La grêle constitue une plaie à elle seule, la septième plaie, tandis qu' "une pluviométrie exceptionnelle dans une région désertique peut effectivement entraîner une pullulation des insectes". ajoute Siro Trevisanato, comme des moustiques, taons et sauterelles, soit les plaies trois, quatre et huit de l'Exode.
Et les fléaux s'enchaînent. "Ces insectes ont pu aussi être attirés par les cadavres des grenouilles mortes de déshydratation, et par les blessures résultant de l'eau acide, dans lesquelles ils pouvaient pondre leurs œufs." D'où des pustules de larves, la sixième plaie, pour lesquelles un papyrus médical étudié par Siro Trevisanato propose d'ailleurs un remède.
LES PLAIES PLEUVENT EN CASCADE
Et la cinquième plaie, la mort des troupeaux ? "S'ils ne sont pas morts des infections que les insectes et micro-organismes ont pu transmettre au travers de leurs brûlures, ils se sont intoxiqués, propose Siro Trevisanato. D'autant que toutes les particules ne sont pas tombées d'un coup : à mesure que le temps passait, les eaux stagnantes, mais aussi les plantes, se sont de plus en plus acidifiées. " La 5ème plaie, un tableau de Joseph Mallord William Turner, 1800
Quant aux ténèbres de la neuvième plaie, "l'obscurité 'palpable' correspond à la dernière explosion, la plus violente, celle qui a propagé le plus de particules dans l'atmosphère ". expose Siro Trevisanato. Et dans les couches de sédiments que les géologues analysent. C'est en effet la troisième phase la plus reconnaissable, car elle contient énormément de "fragments obscurs".
Une suite logique de réactions en cascade face à un événement certes exceptionnel, mais aujourd'hui connu et étudié. C'est ainsi que la science réinterprète aujourd'hui les fléaux d'Égypte. Mais comment a réagi l'ancien monde face à une telle succession de calamités ? "Par le sacrifice de ce qui était le plus précieux, soit les premiers nés", conclut Silo Trevisanato. Ce fut la dixième et dernière plaie.
La 10ème plaie, un tableau de Joseph Mallord William Turner, 1759
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