Montoulieu - Pont du Diable de Ginabat

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Montoulieu - Pont du Diable de Ginabat

 

Guide vert en main, je lus qu'il y avait une légende sur ce pont, étant à proximité je ne pus évidemment m'empêcher d'aller y jeter un oeil.

Près de Mercus-Garabet, dans l'Ariège, à Montoulieu, il existe un pont dont la construction est dûe au diable.

C'est un pont composé de deux hautes arches en ogive avec des ruines au dessus de l'arche maîtresse attestant d'au moins une surélévation (datée du XIVème siècle). Du côté rive gauche, il est possible de voir le dispositif fortifié de la construction : porte et chambre inférieure.

Les ponts enjambant de façon "extraordinaire" une rivière tumultueuse, ont toujours fasciné les hommes. Ces ouvrages "surhumains" ne peuvent pas avoir été construits par les hommes. Lorsque c'est inexplicable, c'est évidemment une oeuvre de Lucifer.

La légende :
Un matin, Raymond Roger (Comte de Foix), partit au galop dans la montagne. En s’engageant sur une route bordant l’Ariège sur la rive gauche, il voulut traverser mais le cheval refusa d’avancer. Furieux, le Comte fit demi-tour et rentra au château. Immédiatement, il envoya chercher le Baron de Saint Paul, et lui ordonna de construire un pont. Le baron de Saint Paul désemparé sachant cette tâche impossible s’en alla sur les bords de l’Ariège, et s’écria « Oh ! Je traiterais même avec le diable pour me sortir de ce mauvais pas ! ».

Et le diable l'entendit.

Voulant résoudre ce problème, il passa alors un pacte avec le diable : ce dernier construirait un pont mais il prendrait alors l'âme du premier qui le traverserait.

Le baron, bourré de remords partit à l’église St Volusien où il confessa son pêché à l’abbé. Le révérend père dit quelques mots à l’oreille du Baron, et ce dernier rentra chez lui heureux.

Toute la nuit, la vallée retentit d’un bruit infernal, un chantier terrible. Lorsque les premiers rayons du soleil se mirent à éclairer la vallée, il était alors possible de voir un pont.

Les habitants des deux villages, connaissant le pacte, ne se risquaient pas à traverser, quand celui qui avait négocié avec le malin arriva et à la surprise de tout le monde fit traverser un chat.

Furieux, le diable voulut se précipiter sur le baron quand, d’un repli du terrain, émergea la procession des moines de St Volusien, chantant des litanies des saints, avec la croix en tête et le père Abbé tenant le goupillon et aspergeant le pont d’eau bénite.

Le diable détala, et chacun put alors traverser à sa guise.


©Archeothema n°26 (jv-fév 2013), article de Sébastien Abot.

Sur les pas du diable

La dénomination de "pont du diable" désigne des ponts anciens qui, d'après les légences locales, auraient été construits soit par le diable lui-même, soit grâce à son aide, ou, dans certains cas contre son gré. Les ponts du diable sont très nombreux et présents principalement en Europe.

Il s'agit plus généralement de ponts en arc, bâtis en pierre, datant du Moyen-Age (certains sont plus tardifs voire modernes) et représentant une prouesse technique en terme de construction tant le franchissement effectué est vertigineux. Ces ponts sont en effet établis bien souvent en des lieux escarpés.

Les légendes associées aux ponts du diable présentent une trame d'histoire récurrente, celle d'un homme ou de villageois pactisant avec le diable afin que celui-ci construise un pont humainement impossible à réaliser.

Qu'ils soient architectes, maçon, homme d'église ou paysan, les hommes souhaitent vivement obtenir le franchissement d'une rivière encaissée pour éviter de longs détours fastidieux.

Comme le diable entend tout, y compris les complaintes des hommes sur leurs situations, il apparait toujours - sous différentes formes - au bon moment pour proposer un marché. Cet instant est toujours illustré par un dialogue.

Le diable accepte alors de construire l'ouvrage en une seule nuit mais exige en retour la première âme qui le traversera.

Si le diable honore toujours sa partie du contrat, il se retrouve, au petit matin, trompé par les hommes qui font traverser le pont en premier à un anomal (âne, chat, chien, ...).

Bien obligé d'accepter cette âme, le diable furieux, se jette dans les gorges depuis le pont. Il lui arrive aussi de lâcher la dernière pierre de construction (toujours manquante de nos jours) et disparaît jurant qu'on ne l'y reprendrait plus.

Parfois l'histoire varie pour une même légende locale.

 


 

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