©Archeothema n°26 (jv-fév 2013), article de Sébastien Abot.
Sur les pas du diable
La dénomination de "pont du diable" désigne des ponts anciens qui, d'après les légences locales, auraient été construits soit par le diable lui-même, soit grâce à son aide, ou, dans certains cas contre son gré. Les ponts du diable sont très nombreux et présents principalement en Europe.
Il s'agit plus généralement de ponts en arc, bâtis en pierre, datant du Moyen-Age (certains sont plus tardifs voire modernes) et représentant une prouesse technique en terme de construction tant le franchissement effectué est vertigineux. Ces ponts sont en effet établis bien souvent en des lieux escarpés.
Les légendes associées aux ponts du diable présentent une trame d'histoire récurrente, celle d'un homme ou de villageois pactisant avec le diable afin que celui-ci construise un pont humainement impossible à réaliser.
Qu'ils soient architectes, maçon, homme d'église ou paysan, les hommes souhaitent vivement obtenir le franchissement d'une rivière encaissée pour éviter de longs détours fastidieux.
Comme le diable entend tout, y compris les complaintes des hommes sur leurs situations, il apparait toujours - sous différentes formes - au bon moment pour proposer un marché. Cet instant est toujours illustré par un dialogue.
Le diable accepte alors de construire l'ouvrage en une seule nuit mais exige en retour la première âme qui le traversera.
Si le diable honore toujours sa partie du contrat, il se retrouve, au petit matin, trompé par les hommes qui font traverser le pont en premier à un anomal (âne, chat, chien, ...).
Bien obligé d'accepter cette âme, le diable furieux, se jette dans les gorges depuis le pont. Il lui arrive aussi de lâcher la dernière pierre de construction (toujours manquante de nos jours) et disparaît jurant qu'on ne l'y reprendrait plus.
Parfois l'histoire varie pour une même légende locale.