Article mis en ligne le 25 janvier 2008. |
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Dans la région, on dit que lorsque le géant Gargantua entreprit la construction de la butte de Laon dans l'Aisne, il laissa diverses traces de son passage dans les zones environnantes. Dans le secteur de Molinchart, on y trouve notamment sa hottée, mais aussi son "verzieux".
La première fois que je m'y suis rendue, en 2008, le site était envahi par les fougères. Retour en 2014, les fougères avaient été coupées et traînaient fauchées sur le sol, l'occasion de redécouvrir ce site atypique.
Plusieurs histoires populaires racontent la naissance de ce lieu. L'une d'elle dit, que, agacé par le tonnerre et aveuglé par les éclairs, Gargantua posa un pied sur Laon et l'autre sur la butte de St-Gobain. Ivre du vin des coteaux laonnois, il faillit tomber à la renverse et sa hotte se vida alors d'un coup à l'endroit des roches de Molinchart.
On dit aussi que c'est en décrottant ses chaussures que ces petites buttes et collines se formèrent ou qu'un jour, les bretelles de sa hotte se cassèrent laissant tomber son chargement.
Quelque soit la légende qu'on donne à ce lieu, on admire ces cailloux gigantesques qui, au gré de notre imagination, nous laisse découvrir des têtes de créature.
Et d'ailleurs ... que sont ce cailloux ?
Pour les plus calés en géologie, ce grès fut formé à l’ère tertiaire,
à partir de grains de sable cimentés entre eux par la circulation d’eau chargée en silice. Sous
l’effet de l’érosion, les grains de sables se déformèrent en buttes appelés « gogottes ». Les
blocs de grès mamelonnés reposent sur du sable de Bracheux, fin et blanc.
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Nous sommes, à Molinchart, sur le site de la hottée de Gargantua, c'est à dire le lieu où le géant renversa le contenu de sa hotte. D'autres hottées de Gargantua existent, notamment une à Domont près de Vernon dans l’Eure et une troisième qui forme la colline de Mussay dans l’Ain.
| Quelques photos complémentaires prises en 2014 :
Quelques roches (en grès), vers le haut de la butte
En cherchant de nouvelles informations sur cette "hottée", j'ai découvert qu'elle était autrefois surmontée d'une croix, et était alors nommée "monument celtique".
De nos jours, il n'y a plus de croix au sommet de la hottée. La présence d'une croix s'explique par certaines croyances primitives. En effet, les prêtres du christianisme primitif, voyant qu’ils ne pourraient chasser certaines croyances populaires, "christianisaient" les lieux et symboles propres à ces lieux afin de chasser le Diable.
C'est à ce titre que, dans certaines croyances, Gargantua était assimilé au Diable et/ou représentait l'un des sept pêchés capitaux, en l'occurence la gourmandise.
Ne vous méprenez pas sur ce géant, et ne le comparez pas au Diable ! ... Gargantua a "l'appétit des ogres", mais il est bienveillant, et aucune légende ne rapporte qu'il ait fait du mal à autrui. Ne lui tenez donc point rigueur s'il vient à assécher un lac pour étancher sa soif :) Pour en savoir plus sur ce personnage, retrouvez les aventures de ce personnage sur ce site.    
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Pour trouver le menhir, il ne faut pas hésiter à prendre les chemins à travers champs (et moi qui n'avais pas prévu le 4x4, ma pauvre voiture ! ). Finalement en suivant les quelques panneaux éparpillées sur la route, on finit par l'apercevoir au loin, en plein de la milieu de la campagne, au fin fond d'un champ, il est dressé au milieu de nulle part fidèle à sa réputation. La légende raconte qu'un fermier de Bois-Lès-Pargny fit appel à Gargantua pour l'aider à faucher cinquante gerbes de blé à livrer au seigneur du coin le jour de l'Assomption. Au moment de lui payer son dû, la transaction se serait mal passée et, le géant Gargantua, dans un geste de colère, planta dans le sol sa pierre qui lui servait à affuter sa faux, le "verziau", écrasant Toinette, la fille du fermier.
Si l'on excepte la légende, on se demande effectivement quel phénonème a pu faire pousser un monolithe de cette taille à un tel endroit. Il est en effet le seul « caillou » à des kilomètres à la ronde ! De bonne taille, 4,80 mètres hors sol, probablement 5m dans le sol, il est planté au milieu d'un champ à Bois-lès-Pargny.
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Je maudis deux secondes le paysan du coin qui n'a pas fauché l'herbe haute et m'engage dans le champ (non sans avoir regardé qu'il ne s'y trouvait aucune bestiole bizarre). Vous l'apercevez bien, là , sur la photo ? C'est le "truc" de 2mm en plein centre de la photo ! |
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Je n'ai point pris ma faux, mais n'hésite pas à traverser les herbes hautes pour voir cette belle pierre de plus près. Malheureusement, aucune des photos ici présentes ne me permettra de vous renvoyer sa taille réelle, mais si vous estimez que les herbes hautes m'arrivaient à mi-cuisse cela devrait vous donner une idée. |
 
 
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