La redoute de Sablanceaux
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Charente-Maritime
Commune : Rivedoux-Plage
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Qu'est-ce qu'une redoute ? |
Les redoutes sont des ouvrages extérieurs à une place forte, portant généralement de l'artillerie, et servant d'emplacement fortifié défensif.
Elle sert à protéger les soldats hors de la ligne de défense principale.
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Ouverte pour les journées du patrimoine en 2009, visite guidée de la redoute de Sablanceaux.
Textes extraits des guides fournis par la commune de Rivedoux-Plage.
=> Téléchargez le guide
La redoute de Sablanceaux est la plus importante redoute du royaume.
Bâtiment carré de 45 mètres de côté encadré par des rerranchements, l'édifice construit en 1674 était chargé de barrer la pointe de Sablanceaux, moins large que de nos jours.
L'entrée de la redoute
Le débarquement anglais de 1627 |
En 1627, 10000 soldats britanniques commandés par Buckingham débarquaient sur les plages de Rivedoux. Leur objectif était de prendre l'île de Ré pour en faire une base d'opération en direction du continent et aider les rochelais alors en rebellion ouverte contre leur roi Louis XIII. L'expédition comportait 60 navires.
Les rochelais refusèrent cependant d'ouvrir leurs portes tant aux armées du Roi de France qu'aux armées du Roi d'Angleterre. La flotte anglais mouilla alors à La Pallice, face aux grandes plages de Sablanceaux.
Sur les plages les campani commandés par Toiras se font balayés par l'artillerie embarquée. La défense repose alors sur le fort de la Prée et la citadelle inachevée de Saint-Martin-de-Ré.
Bien qu'insuffisament préparé, l'héroïque défense de Toiras lui permit d'attendre pendant quatre mois l'armée de secours de Louis XIII et Richelieu, et conduit cette expédition anglaise en un échec célèbre.
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Le douloureux souvenir de 1627 avec le débarquement de 10000 soldats anglais sur les plages de Rivedoux incite Louis XIV et son célèbre ingénieur Vauban à construire trois redoutes sur des sites stratégiques de l'île : au Martray, aux Portes et à Sablanceaux.
La redoute abrite un corps de garde, un magasin à poudre, un puits, une douzaine de pièces d'artillerie.
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La redoute continuera à être utilisée jusque pendant la seconde guerre mondiale :
- en 1701, on commence la mise en place d'un important réseau de batteries côtières
- en 1756, une nouvelle batterie à barbettes prend place
- en 1827, c'est le désarmement au profit des batteries du Grouin et de la pointe de Sablanceaux
- mais en 1861, elle accueille à nouveau six canons et six obusiers
- en 1874-1877, la batterie se dote d'un nouveau magasin à poudre qui sera recouvert de terre pour se protéger de la nouvelle artillerie rayée qui vient de faire son apparition.
- en 1894, quatre plateformes au sud sont armées de pièces de 240, et deux nord-est de pièces de 24. Une enceinte de terre continue est installée pour protéger les installations de la batterie de la pointe.
- en 1904, l'entente cordiale signée avec les anglais fait disparaître les raisons de maintenir ce poste militaire
- et finalement en 1941, les allemands regardent l'aménagement d'une base de sous-marins à la Pallice ce qui les conduit à renforcer la défense dans les terres. Un blockhaus d'observation s'installe dans la redoute.
 
 
Fort de La Prée
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Charente-Maritime
Commune : La Flotte-en-Ré
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En 1625, Louis XIII décide de défendre l'Ile de ré contre les anglais et les protestants et entreprend la construction du Fort avec des pierres provenant de l’abbaye des Chateliers détruite deux ans auparavant.
Construit de 1626 à 1627, le fort de La Prée disposait de plusieurs atouts stratégiques, notamment dû à son emplacement de choix face à la Rochelle.
En 1680, Vauban vient contrôler les fortifications rétaises.
Il qualifie alors le fort de La Prée de « fort d’opérette » en raison de ses nombreux problèmes de conception. Dans son instruction de 1681, Vauban demande de « raser son enveloppe et son chemin couvert et de ne laisser sur pied que la vieille étoile et son port ».
Il ordonne également la construction d’une caserne sur deux étages afin de pallier au manque de place.
Lieu stratégique de défense, ce fort utilisé jusqu'en 1790 fut abandonné peu à peu.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le fort est occupé par la batterie allemande Berta qui, de l’Île de Ré, surveille La Rochelle où se trouve une base sous-marine. L’ensemble est intégré dans le système de défense côtière qui regroupe La Rochelle, Ré et Oléron.
Au lendemain de la guerre, le fort devient un centre de colonie de vacances pour enfants et adolescents, mais l’effondrement de deux bastions va mettre fin à cette période. Depuis 1980, le fort appartient à une association relevant de l’administration pénitentiaire qui a fait reconstruire jusqu’en 1987 les deux bastions effondrés du Sud-ouest.
Le fort de La Prée a donc une place importante dans l’histoire de l’Île de Ré. Il est considéré comme sa plus ancienne fortification et comme un des rares témoignages de l’architecture militaire avant Vauban.
La fortification bastionnée :
Le fort de la Prée se situe aux prémices de la fortification bastionnée et est un témoin presque intact de l'architecture militaire pré-Vauban.
C'est l'évolution de l'artillerie qui contribuera à faire évoluer l'architecture militaire. On passera donc d'une défense verticale à une défense en épaisseur. C'est le bastion : des éléments maçonnés retenant une importante quantité de terre afin d'amortir le choc des boulets contre les murailles.
La port de la Prée :
Le port est l'atout majeur du fort de la Prée car il est construit à l'intérieur même de la fortification.
Il joua un rôle prépondérant lors du siège des anglais en juillet 1627 car il permis aux secours de venir en aide au fort de la Prée et à la citadelle de Saint Martin de Ré depuis le continent.
La particularité du port est son système d'écluse.
Il permet à la mer de venir remplir les douves.
Une fois que celles-ci sont remplies, les soldats abaissaient l'écluse. La mer se retirait alors du port.
La douve agissant comme un réservoir, à l'ouverture de l'écluse, l'eau évacuée désensable le port par un effet chasse d'eau.
Le port était ainsi toujours propre et opérationnel.
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La porte du donjon :
La porte du donjon réduit
La porte a été construit à cet emplacement afin de faciliter l'accès au port et par conséquent le déchargement des vivres et de munitions.
Au XVIIème siècle, la porte se composait d'un pont-levis, dont les encoches des flèches sont encore visibles, et d'un pont fixe.
De part et d'autre de la porte, se trouvent deux petites tourelles appelées échauguettes, et deux séries de meurtrières.
La place d'armes :
La place d'armes est le coeur du donjon réduit et du fort de la Prée. Encaissée derrières les murailles, elle est dissimulée et protégée des regards extérieurs.
La place dessert tous les bâtiments et permet d'accéder au chemin de ronde sur les bastions qui l'entourent.
La chapelle
Vue intérieure de l'entrée du donjon
Vue arrière du logement du commandant
Vue du logement du commandant (bât. à droite)
Chemin d'accès à la poudrière |
Couloir intérieur d'accès à la poudrière |
La poudrière est le lieu où étaient stockés les barils de poudre.
Construite au XVIIè s., elle fut modifiée au XIXè s. et couverte d'une grosse quantité de terre afin de prévenir toute attaque.
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Accès aux bastions (vue prise des bastions)
Une traverse-abri
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Le fort a été doté de deux traverses abris sur chacun des bastions du front de mer. Ce bâtiment servait à la fois de stockage et d'assemblage des obus. Les obus étaient stockés dans la salle du fond. Dans les niches latérales, on plaçait les détonateurs.
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Intérieur de la traverse-abri
Sur les bastions, derrière la traverse-abri
Sur les bastions,juste au dessus du logement du commandant, vue vers la traverse-abri
Les remparts du front de mer :
Les ruines qui bordent la muraille sont les vestiges d'une ancienne caserne. Elle a été construite par François Ferry sous la direction de Vauban afin d'acceuillir deux cent soldats supplémentaires.
La caserne était constituée de deux étages et ne possédait pas d'escaliers intérieurs ce qui permettait de gagner de la place.
Les remparts du front de mer, dans le fond le pont de l'île de ré
La caserne fut construite à cet emplacement car, compte tenu de la profondeur de la mer et de la portée des canons, les assaillants ne pouvaient pas approcher suffisament du fort pour tenter une attaque.
La caserne fut rasée dans la seconde moitié du XIXème siècle à cause des changements opérés dans l'artillerie qui la faisait alors devenir trop dangereuse pour les soldats.
Une des extrémités du rempart de front de mer
Les deux extrémités du rempart de front de mer
 
 
La Flotte-en-Ré, l'abbaye des Châteliers
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Charente-Maritime
Commune : La Flotte-en-Ré
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Peu de temps après avoir traversé le pont, sur l'une des routes principales de l'île, vous découvrirez des panneaux indiquant l'abbaye des châteliers.
Un parking aménagé à proximité vous permet de vous arrêter y flâner quelques minutes.
Là vous découvrirez les ruines d'une ancienne abbaye cistercienne : l'abbaye Notre-Dame-de-Ré, dite des Châteliers.
Il s'agit d'un ancien monastère du XIIe siècle et un des plus vieux édifices religieux de l'île. Fondée en 1156 grâce aux dons offerts par le Seigneur de l'Ile de Ré, Eble de Mauléon, elle constitue alors l'une des très rares implantations de l'Ordre des Citeaux dans le département.
C'est la guerre de cent ans suivi des guerres de religion au XVIème siècle qui entraîneront la puissante abbaye à sa ruine.
L'abbaye abandonnée par les cisterciens reviendra aux oratoriens en 1623, et la bâtiment s'appellera Chapelle Saint-Laurent (nom issu de la dévotion des oratoriens pour Saint Laurent). Les bâtiments conventuels sont détruits et les matériaux servent à construire le fort la prée.
L'abbaye sera totalement désaffectée en 1793.
1. nef ; 2. choeur ; 3. chevet ; 4. chapelles ; 5. transept ; 6. chapiteaux ornés de motifs végétaux stylisés en crochets ;
7. cloître ; 8. galeries couvertes des bâtiments monastiques ; 9. salle capitulaire ; 10. escalier descendant vers l'ancienne cave
à gauche le choeur, à droite la nef, vues depuis un angle du cloître
galerie du cloître
salle capitulaire
le cloître
le cloître, au fond le choeur
 
 
Saint-Martin-en-Ré, l'apothicairerie de l'hôpital
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Charente-Maritime
Commune : Saint-Martin-en-Ré
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Lors des journées du patrimoine en 2009, je me trouvais à l'île de Ré, l'occasion de découvrir quelques curiosités de l'île.
Parmi celles-ci, l'apothicairerie de l'hôpital Saint-Honoré à Saint-Martin-de-Ré.
Histoire de l'hôpital :
D'une taille très modeste au XVIIème siècle, l'hôpital Saint-Honoré était devenu à la fin du XVIIIème siècle un vaste établissement hospitalier.
La construction de l'hôpital date de 1440, il aurait été bâti sur un hôtel-dieu du XIIIème siècle.
En 1674, les religieux de la Charité, sur ordre de Louis XIV, en deviennent les administrateurs et le placent sous l'invocation de Saint-Honoré. Au 55, rue de l'hôpital, nous pouvons d'ailleurs lire sur la façade "Hospice Saint-Honoré".
Les religieux entreprendront d'importants agrandissements pendant plus d'un siècle :
- En 1696, la salle des malades est prolongée par la nouvelle salle Saint-Louis.
- En 1776, l'hôpital se voit doté d'une nouvelle aile, l'aile Saint-Michel.
Intérieur de l'hospice, juste derrière la porte d'entrée
A partir du hall d'accueil, vous empruntez un petit couloir, puis rentrez dans un petit bureau aux murs en bois. Une deuxième pièce vous attend, il s'agit de l'ancienne apothicairerie, avec ses vitrines en bois peint bleu.
Les apothicaires |
Les apothicaires étaient les précurseurs des pharmaciens. Ils préparaient et vendaient les drogues et médicaments pour les malades.
En 1777, à la suite d'un décret de Louis XVI remplaçant le jardin des apothicaires par le Collège de pharmacie, les apothicaires prennent le nom de pharmaciens et obtiennent, après de nombreuses querelles avec les médecins, les chirurgiens et surtout les espiciers, l'exclusivité de la préparation des remèdes.
Cette déclaration sépara les corporations d'apothicaires et d'épiciers reconnaissant ainsi le monopole de la vente des médicaments aux seuls membres du Collège royal de pharmacie.
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L'apothicairerie de l'hôpital :
C'est dans l'aile Saint-Louis que nous retrouverons l'ancienne apothicairerie. Elle héberge une collection de 110 récipients de pharmacie : pots, chevrettes et albarelles.
Les chevrettes sont de pots à goulot en faïence. Les albarelles ("albarelli") sont des vases italiens en faïence de forme cylindrique ayant le pied et l'orifice plus étroit que la panse.
Les vitrines qui hébergent ces récipients datent, semble-t-il, du XVIIIème siècle.
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