Saint Etienne de Baigorry L'église Saint Etienne Le pont romain
SITUATION GEOGRAPHIQUE |
Pays : France
Département : Pyrénées-Atlantiques
Commune : Saint Etienne de Baigorry
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"Saint Etienne de Baigorry, rattaché au royaume de Pampelune, puis à la France après le couronnement d'Henri IV, était jadis le siège du vicomté de Baïgorry; ce nom (en basque "rivière rouge") lui vient des limons que charrie la rivière lors des crues.
Un joli pont romain du XVIIème siècle enjambe la rivière. Il tire son nom de son arche unique en plein cintre, typique des constructions de l'époque romaine.
Surplombant le village, l'élégant château d'Etxauz dresse ses quatre tours d'angle. Il porte la marque de la famille d'Etxauz qui régna cinq siècles sur la vallée."
L'église Saint Etienne
Les premières traces écrites mentionnant l'église remontent à 1253 comme possession de Roncevaux, mais certains vestiges sculptés romans datent du XIIe siècle.
Elle a été ensuite modifiée aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle (construction de la voûte en 1733, du clocher en 1791).
"L'église Saint Etienne, pour l'essentiel du XVIIème siècle, a conservé quelques vestiges de la partie romane.
Sous le porche, une petite porte était réservée aux cagots qui n'avaient pas le droit de se mélanger aux restes des fidèles, utilisant même un bénitier séparé.
L'intérieur de l'église est chaleureux, avec les boiseries des galeries (XVIIè), la voûte peinte du transept et ses dalles de grès rose.
Le rétable baroque comporte trois tableaux - au centre la lapidation d'Etienne - et de nombreux anges perchés au-dessus des frontons.
Un bel orgue baroque allemand (7 m de haut, 7 tonnes), créé par le facteur Rémy Malher en 1999 lui fait face."
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Le rétable
L'autel, et le tableau du centre du rétable présentant la lapidation d'Etienne
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Saint Etienne, premier martyr |
Saint Étienne est le premier martyr de la chrétienté. Il apparaît comme étant à l’origine du culte des saints.
Étienne est un juif helléniste1 converti au christianisme, choisi avec six autres hommes pour devenir les diacres chargés d’assister les apôtres.
Devant le tribunal juif, on confronte Étienne à des témoins qui l’accusent de quatre blasphèmes : contre Dieu, contre Moïse, contre la Loi et contre le Temple de Jérusalem, lieu saint.
Étienne se disculpe de ces accusations en résumant l’histoire d’Israël, dans laquelle il présente d’abord une triple louange du Dieu de gloire ; il loue ensuite Moïse pour sa ferveur, ses miracles et pour la qualité de son accès à Dieu, il loue triplement aussi la Loi - qui vient de Dieu, est transmise par Moïse et donne la vie, et enfin Étienne loue le Temple, commandé par Dieu et construit par Salomon.
Mais Étienne termine en s'en prenant violemment à l’assemblée du Sanhédrin (le tribunal juif), reprochant à ses juges la dureté de leurs cœurs et la mise à mort des saints. Interpellés comme des hommes au « cou raide », « incirconcis » dans leurs coeurs et leurs oreilles, tous se jettent sur Étienne, le traînent hors les murs de Jérusalem et le lapident à mort.
Selon Voragine, la lapidation a eu lieu « l’année de l’Ascension du Seigneur, au mois d’août suivant, au début du troisième jour ».
En Orient comme Occident, la figure d’Étienne prend une grande place pour les premières communautés chrétiennes et joue un rôle important dans la scission progressive d'avec le judaïsme et la montée de l'antijudaïsme chrétien.
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Sur cette photo, on peut apercevoir la porte des cagots (à droite de l’entrée principale).
Les cagots |
Les cagots étaient des marginaux tenus à l'écart des populations locales.
Littéralement les cagots furent d'abord les lépreux, mais par extension les cagots furent des personnes handicapés, des gitans ou des descendants méprisés d'Arabes ou de Wisigoths.
Ils habitaient des quartiers séparés et avaient à l'église leur porte d'entrée. Ils étaient enterrés à l'écart du cimetière communcal.
Ils devaient arborer sur la poitrine un bout de tissu rouge en forme de patte d'oie et devaient porter des chaussures pour ne pas infecter le sol.
Le mariage avec les autres habitants leur étaient évidemment interdit, de même que les métiers touchant à l'alimentaire ou au vêtement. Le plus souvent, ils étaient sabotiers, tonneliers ou charpentiers car le bois était censé ne pas transmettre la lèpre.
Les cagots jouissaient d'une certaine liberté, dont le droit de posséder des biens, acheter, vendre ou hériter, et étaient exemptés de la taille.
Les cagots, exclus de la communauté, eurent du mal à faire changer les mentalités. A la presque-disparation de la lèpre au XVIème siècle, les cagots se rebellèrent et firent appel au pape Léon X qui, dans une bulle de 1515, ordonna sans beaucoup d'effet de bien les traiter. Il fallut attendre les lettres patentes de Louis XIV en 1683 pour avoir des textes en faveur des cagots, même s'ils durent payer à la couronne royale près de cinquante mille livres pour leur affranchissement.
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