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Le lieu est ainsi posé, reste plus qu'à raconter l'histoire et la légende du pont.
Le pont Noblia a été construit pour faciliter l'accès aux pélerins de Compostelle.
Le pélerinage de Compostelle est l'un des trois grands pélerinages de la Chrétienté avec ceux de Jérusalem et de Rome.
Le symbole très connu de Compostelle est cette emblématique coquille. Il s'agit des veiras galiciennes, larges coquilles dont la forme rappelle celle de la main et que les pélerins ramassent sur la grève de Galice et cousent à leur chapeau en signe de leur pérégrination quand vient le moment du retour.
Les légendes en font le signe de la puissance miraculeuse de saint Jacques, sauvant des flots tumultueux un prince que son cheval emballé y avait précipité. Sur le point de périr, le cavalier invoque l'aide du saint, et bientôt son corps se trouve miraculeusement repêché, tout constellé de coquilles.
La route d'accès au col passe par le prieuré de Bidarray, qui était à l'origine la chapelle d'un hôpital dépendant de Roncevaux.
Actuellement Eglise Notre-Dame, cette église romane du XIIème siècle présente des murs en grès rose, avec son clocher-mur. A l'intérieur, sa nef, ses tribunes, son porche et les stèles discoïdales du cimetière en font une église typique du pays basque.
Il fallait trouver un moyen aisé de franchir la Nive; pour cela fut construit le Pont Noblia au XIVème siècle. Des restaurations furent nécessaire au XVIIème siècle puis en 1822.
La légende attribue la construction de ce pont à des génies de la mythologie basque.
D'une longueur de 81 mètres, en léger dos d'âne, il comporte trois arches sur la Nive. L'arche centrale, la plus grande, élégant arc en plein cintre, retombe sur deux piles aux becs triangulaires sans chaperons.
Deux arches latérales plus petites, en arc brisé, encadrent l'arche centrale, l'une au nord, l'autre au sud. Remontant au XIVe siècle, elles sont réalisées en blocs de pierre bien appareillés et bien assisés, alors que l'arche centrale est composée de moellons plus petits et moins régulièrement disposés. La jonction entre la maçonnerie médiévale et la reconstruction du XVIIe siècle demeure très visible. Le tablier du pont supporte une étroite route.
La route du pont et l'hôtel Noblia
On peut admirer l'arche du vieux pont qui forme dans l'eau calme un cercle si parfait que la légende en a fait l'oeuvre des Laminaks, petits lutins de la mythologie basque.
Le plus souvent, les laminak sont dépeints comme des lutins mâles et femelles aux pieds palmés.
Créatures nocturnes ne supportant pas le soleil, les laminak vivent sous terre, dans des grottes ou auprès des sources et des ruisseaux.
De nombreux lieux au Pays basque leur doivent leur nom et la construction de plusieurs ponts, églises ou autres bâtiments leur est attribuée.
Les laminak sont des ouvriers doués et infatigables. Les femmes laminak excellent en tant que filandières, et on attribue aux mâles de fabuleux talents de bâtisseurs.
Ni gentil, ni mauvais, l’attitude des laminak à l’égard des hommes est ambiguëe et peut varier du meilleur au pire, depuis une grande sympathie (abri offert et don spontané) jusqu’à une forte malignité (rapt de jeunes filles) en passant par des attitudes intermédiaires de vengeance justifiée, de pactes ou d’échanges de services, sans oublier les histoires d'amour impossibles.
Ils ne peuvent toutefois pas se séparer des humains dont ils dépendent pour les accouchements et pour la mort.
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Les plus anciens racontent que le diable se jeta d'un pont pour ne pas avoir été capable d'apprendre le basque. Certains défendent que le pont en question se trouve sur la rivière Baztan, affluent de la Nive, mais la plupart affirment que les faits se produisirent au pont Noblia sur la Nive.
Cette partie est contestée car selon les "experts" basques, qui précisent qu'il ne faut pas confondre le pont d'enfer et le pont Noblia.
Le pont d'enfer se trouverait bien à Bidarray, mais plus à l'ouest dans la vallée du Baztan. Et toujours selon la légende, tout comme le pont Noblia, ce seraient les laminaks qui auraient été à l'origine de sa construction.
La carte IGN confirme bien l'existence des deux ponts :
© Geoportail, à gauche sur le Baztan le pont d'enfer ; à droite sur la Nive le pont Noblia Tout cela pour m'amener à dire que la carte présentée dans le petit guide de la Mythologie basque présente une carte erronée puisqu'il situe le "Pont d'enfer" sur la Nive !
©Mythologie Basque, 40 itinéraires magiques à pied ; La carte erronée de mon guide Une légende assez classique cotoie également le pont Noblia, également appelé Pont du Diable. Les habitants de Bidarray avaient de grosses difficultés à construire un pont sur la Nive, lorsque le diable leur apparut. Il leur proposa de construire le pont à condition d'avoir l'âme de celui qui le franchirait le premier. Les habitants acceptèrent et trompèrent le diable en y faisant passer un chien.
La végétation avait bien recouvert le pont; on peut aussi apercevoir sur cette carte postale l'hôtel du pont d'enfer, dont le nom est probablement à l'origine de la confusion entre les deux ponts.
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