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Epinal, la basilique Saint Maurice

SITUATION GEOGRAPHIQUE
Pays : France
Département : Vosges
Commune : Epinal

La commune était sur la route de l'Alsace, idéal pour un dernier petit break. Comme il est d'usage, petite visite d'un monument, ici ce sera le plus connu : la basilique Saint Maurice.

Construit du XIème au XIIIème siècle, l'édifice a subi de nombreuses influences : beffroi de style rhénan, nef bourguignonne (début XIIIème), choeur et portail gothiques champenois (fin XIIIème).

L'église, devenue basilique en 1933, renferme une riche statuaire (Vierges à l'enfant, mise au tombeau). Jusqu'à la Révolution, elle a accueilli à la fois les fidèles et les dames composant le chapitre noble Saint-Goëry. La basilique est classée monument historique depuis 1848.


Le portail de la façade principale, un portail aux motifs géométriques

Un descriptif très complet de l'architecture de cette église se trouve sur le site de l'église catholique des Vosges. Quelques éléments sont repris dans cette page.


Portail latéral avec une Vierge à l'Enfant


Nef

La nef comporte un seul vaisseau recouvert d’une charpente apparente en bois puis vient le transept au second niveau duquel sont aménagées des tribunes et enfin le chœur formé par une abside semi-circulaire.


Les arcades

Les grandes arcades reposent sur des piliers carrés massifs cantonnés de huit colonnettes. Les fenêtres du niveau médian des deux premières travées y sont en plein-cintre alors que pour les quatre suivantes, elles sont trilobées.


Une des chapelles


L'autel, avec trois vitraux derrière


De gauche à droite, chasses des saints Auger, Goéry et "Maurice et ses compagnons"

Saint Goéry, évêque de Metz est à l'origne de la construction de l'abbatiale d'Epinal (voir plus bas).

St Auger aurait été évêque de Toul de 614 à 629. Peu d'informations, si ce n'est qu'on le connait toujours pour le "cri d'Auger", une interdiction de faire, à l'occasion des fêtes de mai, querelles ou disputes, sous peine d'être appréhendé et conduit à la prison d'Epinal. Toujours valable ?

Saint Maurice (et ses compagnons), le plus connu des trois n'est sans doute pas à présenter pour les plus croyants de ceux qui liront cette page. Pour les autres, session rapide de rattrapage : dès que Maximien devint empereur d'Occident (286), il décida d'y exterminer les chrétiens. Pour cela il fit venir de Thèbes en Égypte la légion qui s'y trouvait cantonnée. Malheureusement, les six mille soldats qui la composaient étaient tous chrétiens. Le décurion Maurice et plusieurs légionnaires refusèrent d'exécuter les ordres impériaux et furent donc massacrés jusqu'au dernier.

Saint Goéry entouré de ses deux filles Precia et Victorina.

Qui est Saint Goéry ?
Né entre 565 et 575 dans une famille aisée, mort en 643 ou 644, Goéry a d'abord effectué une carrière militaire avant de devenir vice-roi de l'Aquitaine.

Devenu aveugle, il se rendit auprès d'un de ses parents, Saint Arnould, alors évêque de Metz, pour implorer Saint Etienne. Là, il aurait été miraculeusement guéri par l'apposition d'une pierre ayant recueilli le sang du martyr Étienne. En remerciement, il fit ériger avec sa fortune une église dédiée à Saint Pierre.

Saint Arnould, ayant trouvé en Saint Goëry un successeur, décida de se retirer sur le Saint Mont, auprès de Saint Romaric. Saint Goëry devint donc le 30ème évêque de Metz en 627 ou 629.

En tant qu'évêque il a fait transférer les reliques de son prédécesseur en 641 dans l'église des Saints-Apôtres de Metz. Il a également bâti l’abbaye d’Épinal pour ses deux filles Precia et Victorina.

Saint Goéry était connu pour les guérisons miraculeuses du mal des ardents (empoisonnement dû à un champignon infectant notamment le seigle très consommé à l'époque).

Les demoiselles portent les costumes des chanoinesses au XVIIIe siècle. A droite, c’est le vêtement des abbesses que porte Précie figurée sous les traits de l’une d’elles, Mme de Ludres alors que Victorine, sous les traits de Mme Le Bacle d’Argenteuil, porte le vêtement de chœur des religieuses.

Concernant Saint Goéry, pour ceux qui ne croient pas aux guérisons miraculeuses ;-) : les victimes prises du mal des ardents se rendaient en pèlerinage auprès des reliques des divers saints pouvant les en guérir (Saint Goéry cité ci-dessus, mais aussi et surtout Saint Antoine).

Ces pèlerinages étaient en effet souvent couronnés de succès, car ils permettaient au pélerin de s'éloigner de la source de contagion, c'est à dire de s'éloigner des stocks de pain qui avaient été cuits avec de la seigle malade. Le pèlerin s'éloignant le temps que les stocks soient écoulés, on attribuait la guérison aux saints que l'on était parti vénérer.

Rien de nouveau en la matière, l'ignorance est toujours source de miracles.


Mise au tombeau

Dans un renfoncement se trouve une Mise au tombeau du XVe siècle en calcaire polychrome. Provenant de la chapelle Saint-Michel sur les hauteurs d’Épinal, elle occupe l’emplacement de la mise au tombeau créée pour la basilique et détruite pendant la Révolution. Son emplacement discret est tout à fait conforme aux habitudes de l’époque pour ce genre de groupe sculpté.


Haut de la façade principale, le clocher (tour occidentale)

La tour occidentale est autant le clocher de l’église que le beffroi communal et, plus original, une des tours de défense de la ville. Sa structure massive avec sa double épaisseur de mur supportant un chemin de ronde ainsi que sa hauteur en ont fait le lieu de guet par excellence. Les cloches avaient un usage d’alarme, de signal pour l’ouverture-fermeture des portes de la cité tout en appelant aux rassemblements des bourgeois pour des réunions publiques ou les offices religieux.


Vue extérieure de l'église

 


 

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