Article mis en ligne le 1er janvier 2014. |
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Il s'agit de deux dolmens côte à côte. Pour être honnête, l'un fait plus penser à un tas de pierres qu'à une allée couverte. Ils sont situés au milieu d'un lotissement, dans un (très) petit parc.
L'une des deux allées couvertes a été restaurée d'où son meilleur état visuel.
Les deux dolmens; au premier plan le dolmen "est", au second plan le dolmen "ouest"
Le dolmen non restauré Il s'agit d'une sépulture collective datant du néolithique (environ -2500 av JC), époque à laquelle cette région était particulièrement développée.
Gros plan sur le dolmen ouest, au fond à droite le dolmen est distant de 5 mètres Le monument est au moins connu depuis la révolution, époque à laquelle où cette sépulture étant encore recouverte de son tumulus et où il a fait l'objet de pillage, les locaux pensant y découvrir des trésors.
![]() La sépulture a fait l'objet de plusieurs fouilles archéologiques, notamment en 1881 et en 1953. Une étude très détaillée sur "le mobilier funéraire et les ossements humains" de cette sépulture a fait l'objet d'une publication dans les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris en 1895. Il y est décrit le monument ainsi que le détail de l'ensemble des ossements qui y ont été trouvés.
Les restes d'environ soixantes personnes ont été découverts lors de ces fouilles. On y a également trouvé divers objets d'époque (haches, grattoirs, lames, ...).
Après la deuxième fouille, le monument a fait l'objet d'une restauration et d'un réaménagement. Le plan suivant donne la disposition des deux dolmens du site.
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Pour le dolmen est, les parties visibles sont, semble-t-il, deux dalles de couverture et six piliers.
Source : Archéologie en Yveline Les fouilles de 1953-1954 ont été réalisées par la toute première archéologue des Yvelines, Eliane Basse de Ménorval. Ci-dessous quelques photos de ces fouilles.
![]() Vue du monument pendant les fouilles
Extrait du "mobilier funéraire et les ossements humains", Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1895, Par Perrier du Carne et Manouvrier.
"[...] Il croyait que ce dolmen était un autel druidique. C'était, du reste, l'usage à cette époque [1833] d'attribuer au culte des druides tous les monuments mégalithiques. Ce qui avait pu susciter à M. Cassan [sous-préfet de l'arrondissement de Mantes] cette idée d'autel, c'est que, depuis fort longtemps , le monument de la justice , privé du tumulus qui l'avait primitivement recouvert, émergeait du sol.
Le dolmen de la justice est situé sur la commune d'Epône dans la plaine basse formée d'alluvions quaternaires à gauche de la ligne de chemin de fer allant de Mantes à Paris, et à peu près à mi-distance entre le château de la Garenne et la Mauldre, rivière qui se jette dans la Seine; il s'élève dans un petit bois appartenant à Mme Piot de Mézières.
Ce monument est en grande partie détruit. Depuis fort longtemps on n'aperçoit plus que 5 supports du côté droit et 3 du côté gauche sur lesquels sont couchés horizontalement deux tables énormes de silex meulier formant plafond. La première table vers le nord ouest mesure 2,40 mètres dans le sens de la largeur du monument, 1,40 mètres de longueur moyenne et 60 centimètres d'épaisseur; son poids peut être évalué à 6 tonnes. La seconde table mesure 2 mètres dans le sens de la largeur, 2,10 m de long et 50 centimètres d'épaisseur. Elle est à peu près du même poids que le premier bloc. A la suite est une roisième table de poudingue siliceux en partie brisée et renversée.
La longueur apparente de ce dolmen est aujourd'hui de 5,30 mètres, la longueur réelle était autrefois beaucoup plus considérable, elle atteignait 11,64 mètres ainsi que j'ai pu m'en assurer.
Toute la partie sud-ouest a été détruite à une époque fort reculée; il n'en reste que deux supports debout, mais enterrés dans le sol, deux aures supports renversés et la dalle de grès qui formait le fond du monument, cette dalle est restée debout et émerge un peu au-dessus du sol.
le monument est orienté nord-ouest-sud-est; l'entrée que j'ai retrouvée est au nord-ouest; elle est en patie fermée par une dalle aujourd'hui enterrée dans le sol. Cette entrée n'est pas précédée d'un vestibule. La heuteur du dolmen sous plafond est en moyenne de 1,90 mètres, la largeur de 1,50 mètres et la longueur de 11,64 mètres ainsi qu'on la vu précédemment.
Les constructeurs de la Justice, pour mettre autant que possible, le dolmen à l'abri des crues la Seine, n'ont pas enterré complétement ce monument. Ils n'ont creusé qu'à 1,30 mètres de profondeur dans la terre végétale et des alluvions quaternaires de sorte que les supports du dolmen et les tables s'élèvent aujourd'hui de 1,35 mètres au-dessus du sol.
Les pierres qui ont servi à la construction de cette sépulture comprennent des blocs de meulières, de grès, de calcaire grossier et de poudingue. On trouve les meulières dans la forêt des Alluets et sur le plateau des Maudhuits, distants de quelques kilomètres d'Epône (étage des meulières de Brie et des meulières de Beauce), les grès (Grès de Fontainebleau) se rencontrent aussi aux Alluets, quant au calcaire grossier, il est fort abondant dans toute la région. Le poudingue fait, au contraire, défaut. Le bloc employé provient donc de matériaux charriés dans les graviers du quaternaire. Peut-être les meulières et les grès eux-mêmes ont-ils été pris par les constructeurs du dolmen dans ces mêmes graviers où on les rencontre assez souvent.
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