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Abbaye Saint-Étienne de Marmoutier

SITUATION GEOGRAPHIQUE
Pays : France
Département : Bas-Rhin
Commune : Marmoutier

Sur l'une des routes d'Alsace, visite d'un monument historique : l'ancienne église abbatiale de Marmoutier.

"L'église abbatiale des bénédictins de Marmoutier, qui constituaient une véritable seigneurie, d'où une certaine puissance économique, a été remaniée jusqu'au XVIIIème siècle. La partie romane est constituée par le massif occidental (1150-1160) qui comporte trois tours. Deux encadrent la façade, alors que la troisième, trapue et carrée, occupe l'espace central. On y trouve un superbe porche à trois arcades. Tout le massif est construit avec des blocs de grès jaune et rose. La nef et les bas-côtés (1225-1290) sont voûtés d'ogive. Le transept et le choeur ont été remaniés au XVIIIème siècle. L'église abrite de monumentalles stalles et surtout un bel orgue Silbermann."(©L'Alsace, B. Vogler).

L'histoire du monastère de Marmoutier commencent en 590, époque à laquelle le moine irlandais Saint Léobard, disciple de Saint Colomban alors chargé d'évangéliser la Gaule, fonde un monastère.

Le monastère bénéficie d'une dotation importante de Childebert II (561-595), roi mérovingien d'Austrasie et de Bourgogne. Ce dernier a enfin offert la "marche de Marmoutier", un immense territoire frontalier comprenant une douzaine de villages et de nombreux lieux-dits, à l'intérieur d'une zone délimitée par la Moselle, la Zorn et la Zinsel.

Au 9ème siècle, Marmoutier est un centre de pèlerinage qui expose les reliques de deux évêques de Metz, Saint Céleste et Saint Auteur.

Le monastère est incendié deux fois, en 690 puis en 717. Sur les ruines de ce deuxième incendie la reconstruction est entreprise par l'abbé Maur. L'abbaye gère alors un vaste territoire et c'est une période de prospérité et de rayonnement spirituel avec l'introduction de la règle Bénédictine.

La reconstruction de l'église conventuelle au XIIème siècle lui apporte son caractère massif, dont la la façade romane qui se distingue par son appareillage de pierres où alternent grès jaune et grès rouge.

L'austérité de la façade est modérée par les monstres et les animaux sculptés qui la composent, ainsi que les frises d’arceaux et les encadrements ciselés.


Une première série de sculptures


Une deuxième série de sculptures

La façade est agrémenté d'un « bestiaire » : un lion, un bélier, un ours, diverses gargouilles et autres figures grimaçantes. Quelques unes en détail ci-dessous.

Le tricéphale, l'un des éléments de la façade

Ce tricéphale, vraisemblablement d'origine celtique, reste un mystère. La tradition populaire chrétienne qualifie ce bas-relief d'image païenne et certains y voient la représentation du diable.

Incorporé dans la façade, ce symbole avait une double vocation : rappelé le pêché aux pélerins qui s'appêtent à pénétrer dans le sanctuaire, mais aussi astreindre Satan à résider dans une église, endroit qu'il déteste particulièrement !

Certains y voient Cuchulainn, un héros mythique irlandais, qui pour prouver son héroïsme combattit trois frères terrifiants que personne n'osa défier et les décapita. Les têtes triomphantes seraient celles du haut, et les têtes décapitées celles du bas.

Pour d'autres, ce monstre incarne la divinité celte au triple visage, Birgit, donnant naissance à une figure allégorique à trois têtes. Patronne des druides et déesse-mère, elle symbolise la fécondité, règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Selon les experts, Il s'agirait de la version la plus convaincante du fait de sa position rappelant la position d'une femme en train d'accoucher.

(Informations ci-dessus provenant d'un panneau dans l'église)

Très prospère jusqu'au XIIème siècle, elle décline au cours des siècles suivants marqués par la guerre des paysans de 1525 et la guerre de Trente Ans de 1618. L'abbaye retrouve la prospérité jusqu'à la Révolution, mais ses bâtiments dédiés à la vie monastique sont détruits pendant cette période. Ils ne subsistent donc aujourd'hui que l'abbatiale.

Sous la Révolution Française, les biens de l'abbatiale sont nationalisés. En 1805, à la demande des habitants et suite à un décret de Napoléon Ier, l'église abbatiale est convertie en église paroissiale, dédiée à Saint Etienne.

L'intérieur appartient au style ogival du XIVème siècle.

La nef est de style gothique et le choeur de style néogothique-baroque.

Le choeur date de 1769.

Dans l'église, nous pouvons trouver quatre tombeaux de la famille des Géroldseck, dans le style des derniers temps de la Renaissance.


Un des détails d'un des tombeaux

Il est possible d'accéder à la crypte récemment découverte. Il s'agirait des restes de l'ancienne église du 8ème siècle, soit l'église de l'époque de Saint Maur.


Traces des vestiges archéologiques

Plusieurs sépultures y ont été découvertes, dont la tombe supposée de Saint Léobard.


La tombe supposée de Saint Léobard (mais pas son vrai squelette !)


Sarcophage monoxyle, autour de l'an 800
des légendes germaniques rapportent que l'arbre planté à la naissance d'un enfant devait être son compagnon durant toute sa vie avant de devnir, creusé par la hache, son cercueil.

L'orgue, avec son buffet en chêne massif décoré de feuilles d'acanthe. L'instrument toujours fonctionnel, compte 1510 tuyaux dont le plus petit mesure 4 cm et le plus grand 2,54 m.


L'orgue d'André Silbermann
André Silbermann est issu d'une grande famille alsacienne de facteurs d'orgue. En 1707, la commande passée par Marmoutier est sa première œuvre majeure qui sera achevée par son fils Jean-André en 1746. Silbermann réalise plus de 34 orgues, notamment pour les églises de Strasbourg, Obernai, Rosheim, Colmar, Lautenbach et Ebersmunster.

 


 

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