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La Sauvagère, allée couverte de la Bertinière

SITUATION GEOGRAPHIQUE
Pays : France
Département : Orne
Commune : La Sauvagère

C'est une route que j'avais déjà prise, mais je ne l'avais jamais remarqué auparavant, il faut donc bien avoir l'oeil sur les panneaux en bord de route pour ne pas rater la bifurcation nous amenant à l'allée couverte de la Bertinière.

Comme la quasi-totalité des monuments de ce type, cette allée couverte est datée du néolithique. C'est un monument rare pour la région.

Appartenant au type armoricain, le monument est l'exemple même d'une véritable allée couverte, l'entrée se trouvant dans l'axe de la chambre.

Actuellement on voit une structure de pierre qui correspond à l'architecture d'origine, squelette, en quelque sorte, du monument autrefois recouvert d'un cairn.

L'ensemble atteint presque 15 mètres de long pour 1,30m de large; sa auteur sous dalle atteint 1,10m car elle est nettement creusée dans le sol. Neuf tables s'appuient sur les piliers posés de chant, le long de la chambre. Les petites pierres autour de la structure délimitent le cairn qui l'enveloppait.

L'axe de la galerie est dirigé de l'Est vers l'Ouest.

L'ouverture paraît être vers l'Est, à 1,80 mètres; et près de cette ouverture se trouvent deux pierres portant une échancrure ogivale au sommet et formant une sorte de cloison.

La longueur totale de la galerie est de 14,70m; sa largeur varie entre 1,10m et 1,40m; sa hauteur intérieure est de 1,10m.

Les supports, au nombre de 18, sont formés de blocs de grès quartzeux; ils étaient tous en place lors de la découverte; seules les pierres placées sous les blocs 7 et 8, qui étaient inclinées du côté intérieur de la galerie furent redressées.

A l'extrémité ouest de la paroi Nord, quelques pierres encore debout paraissent être les débris d'une ciste, galerie latérale plus étroite.

Primitivement, la galerie était couverte de neuf tables; trois d'entre elles étaient encore à leur place; les cinq autres (2,4,6,8 et 9) étaient renversées;une extérieurement côté sud (2), deux tombées dans la galerie intérieure (6 et 8), et une en-dehors des parois actuels de la galerie (9).

Ci-contre la disposition des tables lorsqu'elles furent déblayées.

A l'entrée de la galerie à l'est, on remarque une petite chambre presque carrée, sa hauteur est de 1,65m, et chaque côté de 1,45m.


Entrée Est

Cette entrée devait être fermée par deux pierres de forme ronde dont une est encore débout.

En 1880, Gérard de Contades, découvreur du monument, entreprit des fouilles qui se révélèrent peu fructueuses : "un fragment d'os humain, deux silex taillés et des tessons de poterie noire noyée de bourrelets." Il abandonne les recherches après avoir fait replacer les dalles et redresser les supports.

Plusieurs légendes hantent le lieu.

Portant le surnom d'allée couverte des fées, il y a forcément la légende de ces fées, qui, autrefois construisirent cette allée couverte pour abriter les dépouilles de personnages illustres.

Les paysans croyaient que les fées métamorphosaient en créatures monstrueuses tous ceux qui s'y aventuraient imprudemment.

Quelques légendes similaires font mention de nains malfaisants ou de lièvres fantastiques.Je dois avouer que les "lièvres fantastiques" m'ont interpellé. Si on est habitué aux fées et aux nains, qu'est-ce que peut bien être un lièvre fantastique ?

Les lièvres cornus, mélange entre un lapin et une antilope. Difficile à apercevoir, imitant la voix humaine à la perfection, animal du diable. Dans la réalité, probablement des lièvres malades, mais l'imaginaire est souvent plus fort que la réalité à cette époque là.

Pour accompagner ces légendes, l'on retrouve partout, associé à l'allée couverte de la Bertinière, l'histoire de ce paysan qui, vers 1850, trouva cinq haches de bronze près de l'allée.

Ayant fait cette découverte, il se crut condamné à mourir dans l'année. Il ne fut rassuré qu'après la vente des haches et seulement lorsque l'année fut écoulée.

Personnellement, je me demande ce qu'on en aurait pensé à l'époque s'il était mort dans l'année ?!

La présence de haches de bronze apporte une curiosité à l'édifice du néolithique, car la période du néolithique n'est pas celle du bronze. On suppose alors que l'allée dût être réutilisée plus tardivement.


Sources de la page :
- © Mégalithes de Normandie, pierres de légende, de Jeannine Rouch
- Panneau d'information sur le site (extrait du Patrimoine du normand n°24, janvier 1999)
- Les Allées couvertes de la Maisonnette et de la Bertinière, commune de la Sauvagère (Orne), L. Coutil, Bulletin de la Société préhistorique de France (Année 1918, Volume 15, N°1, pp. 139-148)

 


 

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