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Bois-Belleau

SITUATION GEOGRAPHIQUE
Pays : France
Département : Aisne
Commune : Belleau

A la découverte de Bois-Belleau, après tout c'est l'année du centenaire de début de la première guerre mondiale.

Ce n'est pas au mois de janvier qu'il y a foule, les différentes visites se font tranquillement.

Belleau, ou plutôt le bois à proximité est célèbre car il fut l'un des lieux d'une des plus vives batailles de la première guerre mondiale, là où naquit la légende de la 4ème brigade de marines du Général Hardwood. L'issue de la bataille a contribué à sauver Paris de l'offensive massive de juin 1918 (Belleau est sur l'axe Paris-Metz).

A Belleau, on visitera donc :
- le cimetière américain
- le cimetière allemand
- l'église de Belleau
- le Bois Belleau

Bois-Belleau

Du 28 mai au 31 juillet se déroulent les opérations de la poche Aisne-Marne et de la deuxième bataille de la Marne. Trente divisions allemandes lourdement armées ont pour objectif Paris.

C'est dans cette période que se déroule la bataille de Bois Belleau.

Dans la forêt de Villers-Cotterets, la VIème armée française parvient à contrer l'assaut allemand, les stoppant dans leur progression.

Le 2 Juin, les Allemands s'emparent des villages de Belleau, Torcy et Bussiares ainsi que de Château-Thierry. Ils déposent dans le bois de Belleau des systèmes de défense à base de nids de mitrailleuses et de réseaux de barbelés.

Le 3 Juin, deux divisions américaines arrivent pour renforcer la VIème Armée qui peut ainsi résister à la nouvelle attaque déclenchée par les Allemands le 9 Juin.

Reprenant aussitôt l'offensive suivant les directives du Général Foch, la VIe Armée met les "Marines" du Général Hardwood à l'épreuve du feu. La 4ème brigade était la plus grande unité de Marines jamais réunie à l'époque, totalisant 9444 officiers et hommes.

Le 10 Juin, ils forcent le sud du bois. Au bout de deux jours, ils sont parvenus à gagner les deux tiers du bois mais les allemands solidement retranchés dans la dernière partie résistent à tous leurs assauts.


Un canon


Une série de canons


Un canon qui a souffert


Petit canon


Un autre canon


Un des canons perdus dans les bois


Deux canons qui gardent les bois


Face cachée

Les dix jours suivants furent les pires.

Le 11 juin 1918, dès l'aube, l'assaut est à nouveau donné dans la partie ouest du bois de Belleau. La brume et le feu nourri des allemands font perdre leurs repères aux marines qui subissent alors de lourdes pertes. Malgré cela, malgré le feu d'artillerie intense et l'usage des gaz, ils parvinrent à se réorganiser et à reprendre la poussée.

Dès lors la bataille devient des combats de sections, de groupes puis finalement d'homme à homme, qui vit les Marines enlever l'un après l'autre les nids de mitrailleuses, à la baïonnette et au corps à corps.


©wikipedia, "la contre-attaque de la brigade de Marine américaine, le 8 juin 1918"
Source : l’album de la guerre 1914-1919. © L’illustration

Le 23 juin 1918, Les Marines reprennent l'attaque et s'emparent du bois de Belleau encore tenue par l'ennemi. Mais les Allemands, fermement retranchés et appuyés par des mitrailleuses, reviennent les repousser.

Ce n'est finalement que le 25 Juin, après un pillonnage d'artillerie, qu'ils parviennent à chasser les derniers allemands retranchés et qu'ils prennent position du côté nord du bois. A l'issue de cette bataille ils libèrent le village de Bouresches.


Des restes de trous d'obus (visibles selon les conditions climatiques de la période :-))


Cherchez le canon sur la photo


Deux trous d'obus humides et un canon (il faut chercher la masse noire, qui n'est pas un sanglier).


C'est aussi une forêt qui contient à plusieurs endroits des blocs de grès

A l'issue de cette bataille, les marines entrent dans la légende, il y est dit que c'est à Belleau que les Marines ont laissé le plus de vie depuis la création de leurs corps en 1775.

Selon une source plus historique que légendaire, Belleau fut effectivement à l'époque la bataille où le corps des marines perdit le plus d'hommes depuis sa création, malheureusement la seconde guerre mondiale ravira cette position, car ce corps de marines fut celui qui débarqua sur les plages de normandie quelques dizaines d'années plus tard.


Le monument commémoratif érigé par les « marines », au centre du bois
Dans le prolongement, l'allée conduit au cimetière américain (ce n'est pas l'entrée principal !)

La reconnaissance de ce fait d'armes fut salué tout autant par les allemands que par les français.

Les allemands qualifièrent le corps de marines de "Sturmtruppen", soit littéralement "troupes de choc" ou "unités d'élite" en comparaison à leur propre armée soit la plus haute distinction.

Côté français, le général Degoutte, commandant la VIème Armée française, proclama :

« En raison de la brillante conduite de la 4ème brigade des marines de la 2ème division d'infanterie des États-Unis qui a enlevé de haute lutte Bouresches et le point d'appui du Bois Belleau défendu avec acharnement par un adversaire nombreux, le général commandant la VIème Armée décide que dans toutes les pièces officielles, le Bois Belleau portera désormais le nom de Bois de la Brigade des Marines. »

Bien que rebaptisé par le général français, les américains ont conservé dans leur souvenir le nom de "Belleau Wood", et c'est même en souvenir de cette bataille, en pleine seconde guerre mondiale, en 1942, qu'un porte-avions américain prendra le nom de USS Belleau Wood.

 


 

Le cimetière américain de Bois-Belleau

Le cimetière américain de Bois-Belleau a été construit au pied de la colline sur laquelle se trouve le Bois Belleau.
En voici une vue aérienne.


© Fotopedia, vue aérienne du cimetière américain

C'est ici que beaucoup de ceux enterrés dans le cimetière perdirent la vie.

Le cimetière abrite 2289 sépultures, et la chapelle acceuille les noms de 1060 soldats dont les corps ne furent pas retrouvés ou identifiés.


La chapelle


Le tympan de la chapelle

Il s'agit d'un croisé en armure, ce qui parait un peu bizarre quand on visite un cimetière de la première guerre mondiale !

En fait, le croisé représent le défenseur du droit. A gauche, l'écusson des Etats-Unis, à droite celui de la France.

Ci-dessous les sculptures sur les chapiteaux de l'entrée de la chapelle.

A l'intérieur de la chapelle, les noms gravés.

Après la chapelle, petite balade dans le cimetière.

Derrière la chapelle, vers le bois, se trouve les restes de l'ancien pavillon de chasse.


Les ruines de l'ancien pavillon de chasse


Le pavillon en 1918

Pour finir, le cimetière en images au XXème siècle.


Le cimetière provisoire, printemps 1918


Sur les tombes, les cocardes de tôle aux couleurs du drapeau national.


Le cimetière s'organise

Mais ce n'est pas fini ;-)

Dans le village à côté, Lucy-le-Bocage, se trouve un vieux poirier.


Le poirier

Oui, et alors ? Un poirier, c'est assez commun non ?

Ben, il a fait la guerre ce poirier !

En fait, il servit de cimetière provisoire américain en 1918 tel que le témoigne la petite plaque qui le garde.

 


 

Le cimetière allemand de Bois-Belleau

Comme chacun sait, on ne fait pas la guerre tout seul : après le cimetière américain, le cimetière allemand. Les deux ciemtières restent fidèles à leur tradition : le blanc immaculé du cimetière américain versus la sobriété granitique allemande.

Le cimetière allemand autrefois.

Le cimetière allemand aujourd'hui


Une série de tombes différentes des autres, j'en ignore la raison


Le monument


Les trois croix de l'ossuaire (côté droit)


Généralement, une croix abrite deux hommes, les deux noms gravés sur la même croix.
Ici, deux croix, car deux religions distinctes.


Pas très visible, mais au loin à peu près au centre on peut distinguer la chapelle du cimetière américain.

 


 

L'église de Belleau

L'église de Belleau est située juste en face de l'entrée du cimetière américain.

Elle ne mérite pas particulièrement le détour, mais elle est un pan de l'histoire tel que le témoigne le tympan de la nouvelle église.

Elle fut en effet détruite lors des combats de 1918 et reconstruite par les américains.


L'église avant-guerre, 1907


L'église détruit par les bombardements de 1918


L'église détruit par les bombardements de 1918


L'inauguration de la nouvelle église

 


 

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